Le président américain Joe Biden a déclaré mardi à la tribune de l’ONU à New York que « le peuple » était plus important que « rester au pouvoir », alors qu’il retirait sa candidature pour un second mandat en faveur de sa vice-présidente Kamala Harris.
« J’ai décidé qu’après 50 ans de service public, il était temps qu’une nouvelle génération de dirigeants publics fasse avancer mon pays. Chers collègues dirigeants, n’oublions jamais que certaines choses sont plus importantes que de rester au pouvoir. C’est votre peuple », a-t-il déclaré sous les applaudissements. « N’oubliez jamais que nous sommes là pour servir le peuple, et non l’inverse », a ajouté le président américain, dont le discours était son dernier devant les dirigeants mondiaux.
Une « guerre généralisée » au Liban n’est dans l’intérêt de personne, a-t-il encore soutenu à la tribune de l’ONU, alors qu’Israël poursuit ses frappes sur le pays, désormais « au bord du gouffre » selon le patron de l’ONU.
« Une solution diplomatique est encore possible »
« Même s’il y a une escalade de la situation, une solution diplomatique est toujours possible », a insisté le président américain. Après deux jours de « Sommet du futur » consacrés aux grands défis de l’humanité pour les générations à venir, plus de 100 chefs d’État et de gouvernement se relayeront à la tribune tout au long de la semaine alors que des conflits font rage à travers la planète, notamment au Liban et dans la bande de Gaza.
Un accord de cessez-le-feu à Gaza doit être « finalisé maintenant », a insisté Joe Biden. Les États-Unis mènent des négociations avec le Qatar et l’Égypte avec Israël et le Hamas pour un accord visant à faire taire les armes et à libérer les otages.
« Gaza est un cauchemar permanent qui menace d’entraîner toute la région dans le chaos », a également déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sous les yeux du président palestinien Mahmoud Abbas, qui siégeait pour la première fois par ordre alphabétique parmi les autres dirigeants grâce à de nouveaux droits accordés à « l’État observateur » de Palestine.
« Commençons par le Liban. Le peuple libanais, le peuple israélien et les peuples du monde ne peuvent pas se permettre de voir le Liban devenir un autre Gaza », a-t-il ajouté. « Nous devrions tous être alarmés par cette escalade. Le Liban est au bord du gouffre. »
Dénonçant les « applaudissements » de l’assemblée en faveur des Palestiniens mais le « silence » sur les otages israéliens, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a fustigé « une mascarade annuelle d’hypocrisie ».
« Nous continuerons à frapper le Hezbollah »
Les frappes israéliennes contre le Hezbollah libanais, allié du Hamas palestinien et soutenu par l’Iran, ont fait plus de 500 morts lundi au Liban, qui a connu sa journée la plus meurtrière en près d’un an d’échanges de tirs entre les deux camps en marge de la guerre de Gaza. “Nous allons continuer à frapper le Hezbollah”, a promis mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
L’armée israélienne a également annoncé mardi une nouvelle vague de frappes “massives” contre des cibles du Hezbollah au Liban. Elle a également affirmé mardi avoir “éliminé” un haut responsable du mouvement dans la frappe à Beyrouth qu’elle avait annoncée plus tôt dans la journée.
“Des avions de chasse de l’armée de l’air ont éliminé mardi à Beyrouth Ibrahim Mohammed Kobeissi, le commandant du système de missiles et de roquettes de l’organisation terroriste Hezbollah”, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué.
Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, dont le pays soutient le Hezbollah et le Hamas et qui prononcera son premier discours à l’ONU, a accusé lundi Israël de chercher à “étendre” le conflit au Moyen-Orient. Il a également qualifié mardi d'”insensée et d’incompréhensible” l'”inaction” de l’ONU envers Israël en référence à Gaza et aux frappes sur le Liban.
(AFP)