« La Panthère des neiges » de Pema Tseden, seule alliée – Libération

« La Panthère des neiges » de Pema Tseden, seule alliée – Libération
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Le dernier film du cinéaste, décédé à 53 ans du mal des montagnes, retrace la relation entre un moine et un félin. Un voyage accidenté mais inspiré qui navigue entre le monde réel et celui des rêves.

L'amitié qui s'étend sur des années entre un moine tibétain et un léopard des neiges, à travers une fiction tissée entre le monde réel et le monde des rêves, est à la base d'un film pourtant immobile au sens où il se déroule dans un seul et même lieu. Sur un haut plateau de montagne, une équipe de télévision régionale, attirée par la nouvelle qu'un léopard majestueux est retenu prisonnier dans l'enclos où il a pénétré et dévoré quelques béliers, vient filmer la bête et la famille de bergers qui se disputent sur la conduite à tenir : libérer ou tuer l'animal, une espèce rare et protégée.

Outre la mise en abîme toujours un peu conventionnelle du « film dans le film », Source d’idées séduisantes pour mettre en scène des points de vue alternés, y compris « subjectifs », sur les apparitions (numériques) de la bête merveilleuse, le léopard des neiges est une fable farce venant d'un Tibet quasiment inconnu du cinéma, car écrit par un natif tibétain, pas sous l'égide de la République de Chine ou d'auteurs occidentaux fans d'encens et de Tintin (Annaud, Scorsese ou Bertolucci).

Voyages immobiles

L'idée chère au cinéphile revient à voyager et à aller voir, par le cinéma, dans des contrées reculées sans bouger, tous les yeux ouverts : ces voyages immobiles évitant si possible le tourisme artistique et les illuminations absorbées. Pema Tseden a passé du temps, une vie, au Pays des Neiges, comme on surnomme le Tibet. Sa huitième réalisation marque malheureusement la dernière, le cinéaste décédant à 53 ans peu après avoir terminé le film, d'une crise cardiaque.

 
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