Nous sommes en guerre ! | le360.ma

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Oubliez ici les trois premières générations de guerre, les armes conventionnelles, les stratégies militaires très classiques, les attaques informatiques primaires ! Nous ne sommes pas très loin des guerres dans le métavers.

Avec les tentatives avortées d’assaut spectaculaire de migrants sur la barrière frontalière de Sebta, suite à des appels relayés massivement sur les réseaux sociaux et connaissant une large interaction entre les jeunes, les plateformes numériques se sont transformées en champs de bataille.

C’est la guerre à portée de main, se déroulant dans un espace dématérialisé et sans frontières, libéré des règles et de l’effort physique, enregistrant sans grandes dépenses et sans puissance de feu des dégâts indiscutables, non plus en termes de pertes humaines, mais essentiellement en termes d’image.

L’offensive algérienne, avec son déluge de fake news et de messages nuisibles, ne date pas du 15 septembre et ne se limite pas au cyberespace.

Quiconque est familier des réseaux sociaux peut constater l’ampleur de la malveillance dans la couverture des événements récents par des profils algériens de tous bords, qu’il s’agisse de personnes connues (institutionnalistes, journalistes, influenceurs…), plus préoccupées par ce qui se passe dans leur pays voisin que dans leur pays d’origine (dont la jeunesse n’est pas moins désenchantée ni absente du groupe des candidats à l’exil), qui de surcroît sort d’une élection avec un score stalinien ; ou qu’il s’agisse de milliers de faux comptes directement gérés par le ministère de la Propagande.

Malgré la coordination entre la crise migratoire et les appels à manifester qui dénotent une certaine planification, loin de moi l’idée d’attribuer tout à un complot extérieur, opérant dans le cadre d’une stratégie de déstabilisation, une forme de Guerre éclair guerre numérique ou éclair.

Seule une enquête approfondie permettra d’identifier les instigateurs, même si, selon certains rapports de presse, les services de renseignement marocains et espagnols ont déjà détecté que la plupart des comptes soutenant l’attaque ont été créés il y a près d’un an, avec des adresses IP qui ne provenaient pas du Maroc.

« À la surcharge d’informations des réseaux sociaux s’ajoute la réticence des médias traditionnels, le long silence du gouvernement et le brouillard de la guerre. »

Ce qui est prouvé et visible aux yeux de tous, c’est une dissimulation cybernétique orchestrée où tout est permis, entre mensonges, manipulations et diffamations, jouant sur l’impact émotionnel et le choc d’images à fort potentiel viral, qu’elles soient réelles ou fabriquées, afin de tenter de déstabiliser les hommes politiques et de semer la confusion dans l’opinion publique.

Dans cette techno-guérilla, caractérisée par sa temporalité accélérée et son flux de désinformation voulu comme une arme psychologique insidieuse, les Marocains impressionnent par leur mobilisation, vérifiant l’authenticité de chaque vidéo, débusquant chaque image fallacieusement trafiquée, démystifiant chaque information trompeuse et produisant des contenus alternatifs qui exposent la propagande anti-marocaine, loin de l’apathie des modes de communication traditionnels.

Car à la surcharge d’informations des réseaux sociaux s’ajoute la frilosité des médias traditionnels, le long silence du gouvernement et le brouillard de la guerre.

Ces faits nouveaux obligent cependant à repenser la sécurité collective et à mesurer les enjeux pour mieux les contrer, même si, contrairement aux vœux des semeurs de mal, l’action du Maroc pour faire face aux tentatives de migration collective vers l’enclave de Sebta a été saluée, notamment par le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares.

Oui, nous sommes en guerre, contre les ennemis de l’intégrité du Royaume qui manigancent depuis des décennies par tous les canaux possibles et qui, voyant leurs châteaux de sable s’effondrer au bord de l’Atlantique, ne savent plus quoi faire de leur progéniture campée dans leur république de Tindouf.

« En voyant ces marées s’attaquer à l’inconnu, englouties par les mirages de l’El Dorado, c’est d’abord un sentiment incommensurable de malaise et de tristesse qui nous envahit. »

Mais nous devons aussi être en guerre contre les responsables de l’échec des politiques économiques et sociales, contre tout ce qui entrave le développement équitable et creuse les inégalités sociales, contre les politiques englués dans leur immobilisme qu’ils confondent avec la stabilité, contre les usines à désenchantement qui plongent des pans entiers de la société dans le désespoir, contre l’exploitation de la détresse humaine…

Voir ces marées s’attaquer à l’inconnu, happées par les mirages de l’Eldorado, c’est d’abord un sentiment incommensurable de malaise et de tristesse qui nous envahit. Mais sommes-nous si surpris, quelle que soit la mixité des nationalités des candidats au départ ?

Qu’a-t-on fait spécifiquement pour ces jeunes et comment vont-ils nous récompenser ?

Que peut-on attendre de villes dépourvues d’écoles publiques de qualité, d’emplois valorisants, de centres sportifs et artistiques accessibles à tous, dont les cafés et les écrans sont les principales attractions, dans une sorte de ghettoïsation urbaine où les plus pauvres sont repoussés vers des « villes champignons » aux constructions anarchiques, parfois dépourvues même d’une couche de chaux de fortune ? Ni villes, ni campagnes… Ni arbres, ni lieux de convivialité. Juste une succession d’immeubles et de jeunes contraints d’errer entre les murs.

Il serait bien mieux pour l’ego de s’absoudre de toute responsabilité, mais, comme le disait le célèbre général chinois Sun Tzu dans son « Art de la guerre » :Connaissez votre adversaire et surtout connaissez-vous vous-même et vous serez invincible.».

 
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