Michel Barnier officialise son gouvernement dans la douleur

Michel Barnier officialise son gouvernement dans la douleur
Michel Barnier officialise son gouvernement dans la douleur

En attendant, à l’appel des écologistes, des Insoumis et des associations, une partie de la gauche est de nouveau descendue dans la rue ce samedi pour dénoncer la coloration du futur exécutif. Une première journée de mobilisation de la gauche samedi 7 septembre contre la nomination du Premier ministre de droite avait déjà mobilisé 110.000 personnes dans toute la France, dont 26.000 à Paris selon le ministère de l’Intérieur.

Lire aussi : Le programme de Michel Barnier répond-il aux attentes des Français ?

Le casting final nous donne une idée de la ligne envisagée pour gouverner la France dans les prochains mois. La première nouvelle importante pour les Français de Suisse est que leur adjoint, l’économiste Marc Ferracci, est devenu ministre délégué à l’Industrie et devrait donc être remplacé à l’Assemblée par sa suppléante Marie-Ange Rousselot.

Quant aux ministères à temps plein, voici la liste dévoilée :

Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur

Figure de l’aile dure des Républicains, le chef des sénateurs de ce parti – celui de Michel Barnier – incarne dans ce ministère-clé un profil très à droite qui pourrait fragiliser tôt ou tard l’alliance du côté des plus centristes. Bruno Retailleau a pourtant prouvé ces dernières années, en dirigeant la majorité de droite au Sénat, qu’il était aussi ouvert au compromis. On l’a vu sur la réforme des retraites ou la loi sur l’immigration, et plus généralement à travers le fait que la Chambre haute a souvent été celle qui fait avancer les choses.

Antoine Armand au ministère de l’Economie

Président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée, le très jeune (33 ans) député macroniste de la circonscription d’Annecy en Haute-Savoie connaît bien la Suisse voisine. Vice-président du groupe d’amitié France-Suisse, il est avant tout un spécialiste des questions énergétiques. Grand partisan du réinvestissement dans le nucléaire, il a publié un livre sur le sujet en début d’année aux éditions Stock.

Laurent Saint-Martin au ministère du Budget

Peu connu du grand public, le nouveau ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin, en poste auprès du Premier ministre Michel Barnier, est un fidèle d’Emmanuel Macron, spécialiste des budgets et des entreprises, qui fait son retour en politique après plusieurs défaites électorales.

Anne Genetet au ministère de l’Éducation nationale

Alors que Violette Spillebout, proche de Darmanin, était pressentie pour reprendre le très délicat ministère de l’Education nationale, la députée macroniste des Français de l’étranger Anne Genetet, soutenue par Gabriel Attal, hérite de ce « mammouth » sur lequel les Français projettent de nombreux débats idéologiques, et qui a vu passer quatre titulaires depuis 2023 et suscité une série de polémiques.

Annie Genevard au ministère de l’Agriculture

L’autre membre « frontalière » du gouvernement, députée du Doubs, autour de Pontarlier, est née à Audincourt, à quelques kilomètres de la frontière jurassienne. Elle est devenue ces derniers mois l’une des figures de proue du parti Les Républicains, notamment dans le contexte de la scission de cette formation politique suite au départ d’Eric Ciotti, parti s’allier au Rassemblement national de Marine Le Pen.

Didier Migaud au ministère de la Justice

A 72 ans, le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique est aussi un ancien premier président de la Cour des comptes qui s’est fait connaître entre 2010 et 2020. Durant ces années, il n’a pas ménagé l’incapacité des présidents français, dont Emmanuel Macron, à maîtriser les déficits publics du pays. Cela lui a valu une réputation à gauche de défenseur de l’austérité, et relativise son rôle de seul ministre « divers gauche » ouvert au gouvernement, alors qu’il était un député socialiste très influent de 1988 à 2010.

Lire aussi : Le faux retour de la France d’avant

Agnès Pannier-Runacher au ministère de la Transition écologique et de l’Energie

Autre personnalité qui se décrit comme « de gauche » et qui sera certainement mise en avant comme telle, la ministre déléguée démissionnaire auprès du ministre de l’Agriculture est membre de Territoires de progrès, le mouvement qui regroupe de nombreuses figures de l’aile gauche du macronisme, la plupart issues du Parti socialiste. Venue plutôt de la haute fonction publique et des milieux économiques, Agnès Pannier-Runacher n’avait pas fait de politique avant de rejoindre le président.

Jean-Noël Barrot au ministère des Affaires étrangères

« Domaine réservé » du président (ou « domaine partagé » selon l’entourage du Premier ministre), les Affaires étrangères sont du ressort de cette figure du MoDem, le parti centriste de François Bayrou. Jean-Noël Barrot fait partie du gouvernement depuis 2022. Poste le plus récent : ministre des Affaires européennes. Emmanuel Macron ne devrait donc pas être trop dépaysé.

Sébastien Lecornu au ministère des Armées

Sur cet autre thème, connexe, que le président entend gérer directement, la reconduction de l’actuel ministre, un macroniste historique venu de la droite, doit garantir une certaine stabilité dans cette période troublée où les menaces se multiplient.

Également important, le sénateur républicain Francois-Noël Buffet est nommé ministre des Outre-mer, rattaché directement au Premier ministre Michel Barnier. Il devra gérer la crise en Nouvelle-Calédonie et celles qui touchent de nombreux départements d’outre-mer.

La suite du mandat des ministres se déroule sans surprise majeure. Données Rachida reste au ministère de la Culture et le très important ministre démissionnaire du Travail et de la Santé, Catherine Vautrinest également toujours au gouvernement. Elle devient ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Le MoDem Geneviève Darrieussecq Un député de l’UDI nommé ministre de la Santé Valérie Letard devient ministre du Logement et députée des Horizons (parti d’Edouard Philippe) Paul Christophe est nommée ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes. La députée macroniste Astrid Panosian-Bouvet prend à ses côtés le ministère du Travail et le maire de Châteauroux Gil Avérous est nommé aux Sports et à la Jeunesse. Le Macroniste Guillaume Kasbarian hérite de la fonction publique. Le député LR Patrick Hetzel devient ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Quant aux secrétariats d’Etat et aux ministres délégués, il faut noter que le sénateur LR très conservateur Laurence Garnierinitialement considéré comme secrétaire d’État à la Famille, il a finalement été nommé secrétaire d’État à la Consommation après que les centristes eurent élevé la voix.

A lire aussi : Le RN ou la gauche, à qui profitera la prime de l’opposition ?
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV 30 vins d’exception du monde entier viennent d’être lancés sur le marché français
NEXT Sabotages, raids, bombardements… Israël tente de mettre hors d’état de nuire le Hezbollah libanais