Ouverture des bureaux de vote pour l’élection présidentielle au Sri Lanka (AFP)

Ouverture des bureaux de vote pour l’élection présidentielle au Sri Lanka (AFP)
Ouverture des bureaux de vote pour l’élection présidentielle au Sri Lanka (AFP)

Les Sri Lankais se rendent aux urnes pour l’élection présidentielle

Deux ans après la faillite du pays, les Sri Lankais éliront samedi leur président. 38 candidats sont en compétition, dont le chef de l’Etat sortant Ranil Wickremesinghe.

Publié aujourd’hui à 03:44 Mis à jour il y a 14 heures

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Les électeurs sri-lankais ont commencé à voter pour leur président samedi, deux ans après qu’une crise financière sans précédent a contraint le pays à adopter une politique d’austérité largement rejetée par sa population.

Dès 07H00 locales (03H30 en Suisse), les premières files d’attente se sont formées devant les bureaux de vote de la capitale Colombo et de sa banlieue, ont constaté des journalistes de l’AFP. “Je pense que le pays a besoin d’un nouveau dirigeant, nous avons besoin de changement”, a déclaré à l’AFP Sunil, un vendeur de journaux qui a préféré garder l’anonymat, alors qu’il votait dans le quartier coloré de Wellawatte.

Le président sortant Ranil Wickremesinghe, 75 ans, au pouvoir depuis 2022, brigue un nouveau mandat avec pour seule promesse de poursuivre le redressement rapide de l’île. « Mon espoir est de développer le Sri Lanka », a déclaré Ranil Wickremesinghe aux journalistes après avoir voté dans la capitale dans la matinée. « J’ai déjà fait beaucoup, j’ai sorti ce pays de la faillite », a poursuivi le président, qui a fait campagne en se présentant comme le seul capable de sortir le pays du chaos.

Une dette gigantesque

Vieux « renard » de la politique locale – il a été six fois Premier ministre –, Ranil Wickremesinghe est arrivé à la présidence en juillet 2022 après la chute de Gotabaya Rajapaksa, chassé de son palais par une foule en colère épuisée par l’inflation et les pénuries. Il a hérité d’une économie étranglée par une dette de 46 milliards de dollars (environ 40 milliards de francs), principalement contractée auprès de la Chine, privée de réserves de change et en pleine récession.

Après de longues négociations, le Fonds monétaire international (FMI) a finalement débloqué 2,9 milliards de dollars d’aide d’urgence en 2023, en échange d’augmentations d’impôts et de coupes drastiques dans les dépenses publiques. L’ordre est revenu dans les rues et la croissance du pays est repartie à la hausse, même si elle reste fragile, prévient le FMI.

Mais le taux de pauvreté parmi la population a augmenté, selon la Banque mondiale, pour atteindre plus d’un quart des 22 millions d’habitants. « Un nombre important d’électeurs vont envoyer un message très fort… qu’ils sont très déçus de la façon dont le pays est gouverné », a déclaré Murtaza Jafferjee, du groupe de réflexion indépendant Advocata à Colombo.

Vote de colère

Parmi les 39 candidats en lice, deux semblent susceptibles de remettre en cause la victoire de Ranil Wickremesinghe en capitalisant sur la colère des électeurs. Il s’agit tout d’abord de la cheffe de la coalition de gauche, Anura Kumara Dissanayaka, 55 ans.

Le leader du Front populaire de libération (JVP), d’inspiration marxiste, qui a mené deux soulèvements armés meurtriers au début des années 1970 et à la fin des années 1980, n’a remporté que 3 % des voix à l’élection présidentielle de 2019. Mais cette année, sa rhétorique contre les élites « corrompues » qui ont provoqué le chaos de 2022 devrait lui rapporter davantage, prédisent les analystes.

Le numéro un de l’opposition, Sajith Premadasa, 57 ans, devrait également rallier une part importante des voix des mécontents. Fils du président Ranasinghe Premadasa, assassiné par des guérilleros tamouls en 1993, cet ancien proche de Ranil Wickremesinghe s’est engagé à obtenir des concessions du FMI.

Le FMI est inflexible

L’institution internationale ne semble toutefois pas disposée à assouplir ses exigences. « Des progrès ont été réalisés, mais le pays est encore loin d’être sorti de l’ornière », a prévenu la semaine dernière la directrice de la communication du FMI, Julie Kozack. « Il est important de protéger ces acquis durement acquis. »

Près de 63.000 policiers ont été déployés samedi pour assurer le bon déroulement du scrutin. « Des unités anti-émeutes sont en alerte en cas de troubles mais tout est calme », a déclaré le porte-parole de la police, Nihal Talduwa.

Si aucun des candidats ne franchit la barre des 50% – ce qui a toujours été le cas jusqu’à présent –, la commission électorale les départagera en comptant les deuxième ou troisième préférences des électeurs.

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