Près de 20 000 migrants refoulés au Niger depuis janvier, selon une ONG

Près de 20 000 migrants refoulés au Niger depuis janvier, selon une ONG
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En avril, les autorités militaires nigériennes avaient convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour « protester » contre « le caractère violent » de ces opérations de rapatriement et de refoulement. Des allégations qu’Alger juge « infondées ».

Depuis janvier, l’Algérie a refoulé près de 20 000 migrants africains, dont des femmes et des enfants, vers le Niger voisin, souvent dans des camps de réfugiés. « conditions brutales »L’AFP a été informée ce lundi 2 septembre par l’ONG locale Alarme Phone Sahara.

Cette organisation, qui porte secours aux migrants dans le désert entre l’Algérie et le Niger, a identifié « Exactement 19 798 personnes ont été refoulées de janvier 2024 à août 2024 »selon son responsable communication, Moctar Dan Yaye.

« Rafles dans la ville »

Depuis 2014, des migrants irréguliers en provenance du Niger et d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont régulièrement refoulés depuis l’Algérie, point de transit vers l’Europe. Ces migrants sont expulsés « dans des conditions brutales » avec « dans le pire des cas, des conséquences fatales »dénonce Alarme Phone Sahara, dans un rapport publié fin août.

« Les migrants sont arrêtés lors de rafles dans les villes, à leur domicile, sur leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne et sont regroupés à Tamanrasset (sud algérien) avant d’être transportés dans des camions vers le Niger. »Moctar Dan Yaye raconte à l’AFP. Les Nigérians renvoyés sont transportés à Assamaka, le premier village nigérian où ils sont accueillis par les autorités locales.

Conditions extrêmes

Mais les migrants en provenance d’autres pays africains sont débarqués au « point zéro », une zone désertique marquant la frontière entre les deux pays, et doivent marcher 15 km pour rejoindre Assamaka dans des conditions climatiques extrêmes, explique Moctar Dan Yaye.

Après avoir été enregistrés par la police nigérienne à Assamaka, ils sont hébergés dans des centres de transit de l’ONU et d’Italie et sont progressivement transportés vers d’autres centres à Arlit et Agadez, deux grandes villes du nord du Niger, explique-t-il. « Nous avons de nombreux rapports d’abus, de violences et de confiscations de biens de migrants par les forces algériennes »il se lamente.

Le Niger abroge la loi criminalisant le trafic de migrants

En avril, les autorités militaires nigériennes au pouvoir depuis un an à Niamey ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Niamey. «manifestant» contre « le personnage violent » de ces opérations de rapatriement et de déportation. Alger a convoqué à son tour l’ambassadeur du Niger tout en jugeant « sans fondements » les allégations des autorités nigérianes.

En novembre 2023, le régime militaire du Niger a abrogé une loi de 2015 criminalisant le trafic de migrants. Depuis lors, « De nombreuses personnes se déplacent librement » sur « les routes » de la migration « sans crainte de représailles » auxquels ils étaient confrontés auparavant, indique Alarme Phone Sahara dans son rapport.

 
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