Qui est Bjorn Hocke, une figure d’extrême droite au bord du pouvoir ?

Qui est Bjorn Hocke, une figure d’extrême droite au bord du pouvoir ?
Qui
      est
      Bjorn
      Hocke,
      une
      figure
      d’extrême
      droite
      au
      bord
      du
      pouvoir
      ?

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) est arrivé en tête des élections régionales en Thuringe dimanche 1er septembre, une première dans le pays depuis l’après-guerre, avec à sa tête son leader controversé Björn Höcke.

L’extrême droite allemande Alternative pour l’Allemagne (AfD) a remporté dimanche 1er septembre les élections en Thuringe, dans l’est du pays. Une victoire qui affaiblit le chancelier Olaf Scholz et marque une victoire politique retentissante pour l’extrême droite du pays.

Une semaine après la triple meurtre Attaque au couteau imputée à un Syrien à Solingen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui a relancé un débat dans le pays sur l’immigrationL’AfD a capitalisé sur cette nouvelle.

Une figure ressort donc de ce scrutin régional : Björn Höcke, le leader de l’AfD dans cette région de l’ex-RDA.

Un ancien professeur d’histoire tient des propos antisémites

Björn Höcke, 52 ans, père de quatre enfants, est un ancien professeur d’histoire reconverti en homme politique. Avec sa silhouette élancée, ses cheveux poivre et sel et son visage souriant, il représente une « figure non menaçante, voire amicale » qui renouvelle l’image de l’extrême droite dans le pays, note le Wall Street Journal, mais qui fait néanmoins partie de la frange la plus radicale de l’extrême droite.

Le dirigeant local de l’AfD, qui ne détient aucun mandat politique et aucune fonction au sein du bureau fédéral du parti, s’est en effet illustré à plusieurs reprises par la violence de ses propos, notamment en tenant des propos antisémites. En 2016, il avait exprimé sa « compassion » pour Ursula Haverbeck, négationniste notoire condamnée par la justice allemande.

En 2017, il a déclaré à propos d’Adolf Hitler que « même le pire criminel peut avoir quelque chose de bon en lui, quelque chose qui mérite d’être aimé ».

Dans le même temps, il a décrit le mémorial de l’Holocauste à Berlin comme un « monument de la honte au cœur de la capitale » et a appelé à un « changement à 180 degrés dans la politique de la mémoire ».

Un discours pronataliste et anti-immigration

Dans ses discours, Björn Höcke promeut notamment la « remigration » depuis l’Allemagne, thème récurrent du discours identitaire, en appelant clairement à « un vaste programme d’expulsion des immigrés illégaux » par avion.

Ce fantasme d’expulsion massive d’étrangers d’Allemagne s’accompagne d’un discours pro-nataliste, puisqu’il veut verser un chèque de 10 000 euros pour chaque naissance dans le pays.

Anti-écologiste, il veut également mettre fin à l’inclusion des enfants handicapés dans les écoles ordinaires, réclamant de « s’affranchir » de ce modèle décrit comme une « idéologie » qui « freine les performances » des enfants valides, comme le rapporte la Süddeutsche Zeitung.

Condamné pour avoir utilisé un slogan nazi

Björn Höcke n’est pas un inconnu de la justice, puisqu’il a été condamné en appel début juillet à une amende de 16.900 euros pour avoir utilisé un slogan nazi.

En effet, il avait appelé l’opinion publique, lors d’un rassemblement en décembre 2023, à reprendre la phrase « Tout pour l’Allemagne », devise du groupe paramilitaire « Sturmabteilung » (SA) qui a joué un rôle clé dans l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler. L’ancien professeur d’histoire avait déclaré qu’il n’était pas au courant que l’utilisation de cette devise était illégale en Allemagne et avait affirmé avoir simplement réinterprété le slogan de Donald Trump « America First ».

Il avait déjà été reconnu coupable en première instance, mais avait choisi de faire appel. Cette condamnation ne peut empêcher son élection ce dimanche, puisqu’en Allemagne, seule une peine de prison d’au moins six mois peut entraîner une mesure d’inéligibilité. Pas de quoi faire baisser sa cote de popularité toutefois.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV A Nantes, le naufrage du mythique bateau club d’un ancien projet culturel
NEXT Overdose ou désamour ? À Lyon, l’engouement pour les « food courts » retombe subitement