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Ukraine-Russie : la guerre

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Après des années de tensions, le président russe Vladimir Poutine a relancé le conflit entre son pays et l’Ukraine – dirigée par Volodymyr Zelensky – en annonçant, le 21 février 2022, « reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk », deux régions séparatistes prorusses du Donbass. Dans la foulée, le chef du Kremlin a lancé le 24 février une opération militaire de grande envergure en Ukraine pour défendre officiellement ces séparatistes. « Nous nous efforcerons de parvenir à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine », a-t-il déclaré. Le Kremlin a précisé que cette opération, visant à imposer un « statut neutre » à l’Ukraine, durerait aussi longtemps que nécessaire, en fonction de ses « résultats » et de sa « pertinence ». Cette offensive russe intervient huit ans après que Moscou a annexé la Crimée et parrainé la prise de contrôle de régions du Donbass par des séparatistes prorusses, déclenchant un conflit régional qui a fait plus de 14 000 morts. L’Ukraine a de son côté dénoncé le début d’une « invasion à grande échelle de la Russie ». Cette opération vise à « détruire l’Etat ukrainien, s’emparer de son territoire par la force et instaurer une occupation », a réagi le ministère ukrainien des Affaires étrangères. Juste après le discours de Vladimir Poutine, des explosions ont retenti à Kiev, à Kramatorsk, la ville de l’Est servant de quartier général à l’armée ukrainienne, à Kharkiv (nord-est), deuxième ville d’Ukraine, à Odessa, sur la mer Noire, et à Marioupol, principal port de l’Est. La centrale de Tchernobyl, théâtre du pire accident nucléaire de l’histoire en 1986, est ensuite tombée aux mains des soldats russes. Dès les premières heures du jour, les habitants de Kiev se sont entassés dans le métro pour chercher refuge ou tenter de quitter la ville, tandis que des voitures remplies de familles fuyant la capitale créaient d’énormes embouteillages. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié un décret ordonnant la mobilisation générale des personnes soumises à la « conscription militaire et des réservistes » sous 90 jours dans toutes les régions du pays. Le dirigeant a regretté que l’Ukraine soit « laissée seule » face à l’armée russe alors que l’Alliance atlantique (Otan) a indiqué qu’elle n’enverrait pas de troupes pour la soutenir. De nombreux pays ont néanmoins condamné l’invasion russe. Le président américain Joe Biden, pour qui le maître du Kremlin deviendra « un paria sur la scène internationale », a imposé des restrictions à l’exportation de produits technologiques vers la Russie. Le numéro deux de l’ambassade russe à Washington a été expulsé. Les dirigeants des 27 pays de l’UE ont également pris des sanctions « massives » contre la Russie dans les secteurs de l’énergie, de la finance et des transports, mais sans l’exclure immédiatement du réseau bancaire Swift, qui permet de recevoir ou d’émettre des paiements dans le monde entier. Des sanctions qui auront des conséquences sur l’économie européenne. Emmanuel Macron a annoncé que la France allait accélérer le déploiement de soldats en Roumanie dans le cadre de l’Otan. “La France continuera à jouer pleinement son rôle de rassurer les alliés de l’Otan en envoyant un nouveau contingent en Estonie dans le cadre de la présence avancée renforcée, en anticipant sa participation à la police aérienne balte à partir de mars, et en accélérant également son déploiement en Roumanie”, a déclaré le président français à l’issue d’un sommet européen exceptionnel à Bruxelles.

 
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