L’un des principaux accusés nie toute responsabilité

L’un des principaux accusés nie toute responsabilité
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Le tribunal de Panama City, le 8 avril 2024.

AFP

Le procès de 27 personnes jugées dans l’affaire des « Panama Papers », un scandale d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent via un cabinet d’avocats panaméen révélé en 2016, s’est ouvert lundi avec l’un des principaux accusés niant toute responsabilité.

“Je ne suis pas responsable”, a déclaré à la barre au début de l’audience Jürgen Mossack, l’un des fondateurs, avec Ramon Fonseca Mora, du cabinet Mossack Fonseca au cœur du scandale. “Nous attendons simplement d’obtenir justice et je suis sûr que c’est ainsi que les choses se passeront”, a déclaré l’avocat de 76 ans après l’audience.

Ramon Fonseca Mora, 71 ans, n’était pas présent à l’audience car il était hospitalisé, a expliqué son avocate Daika Indira Levy.

Les 27 prévenus, dont les deux fondateurs de l’entreprise, sont accusés de blanchiment d’argent et chacun d’eux encourt une peine maximale de 12 ans de prison. Tous plaident leur innocence.

« Phrase exemplaire »

“Le délit de blanchiment d’argent est avéré et nous devons maintenant déterminer la responsabilité pénale des accusés”, a déclaré le procureur chargé de la lutte contre le crime organisé, Isis Soto, à l’issue de la première journée du procès. Quelques heures plus tôt, elle avait indiqué que le parquet demanderait une « peine exemplaire » pour l’accusé.

Le procès, qui devait durer jusqu’au 26 avril, devait initialement se tenir en 2021 mais a été reporté à plusieurs reprises pour diverses raisons.

Les agissements de l’étude Mossack Fonseca ont été révélés en 2016 par une enquête, connue sous le nom de « Panama Papers », menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI).

S’appuyant sur la fuite de 11,5 millions de documents de l’étude Mossack Fonseca, elle a révélé que des chefs d’État et de gouvernement, de hauts responsables politiques et des personnalités de la finance, du sport et du monde artistique ont caché des propriétés, des entreprises, des capitaux et des bénéfices à leurs services fiscaux.

Messi et Almodovar

Parmi les personnalités mentionnées figurent, entre autres, les anciens chefs de gouvernement islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, le Pakistanais Nawaz Sharif et le Royaume-Uni David Cameron, l’ancien président argentin Mauricio Macri, ainsi que la star du football Lionel Messi et le cinéaste espagnol Pedro Almodovar.

Le scandale a entraîné la fermeture de l’entreprise Mossack Fonseca et l’image du petit pays d’Amérique centrale a été sérieusement affectée. Le Panama figure donc sur la liste noire des paradis fiscaux établie par l’Union européenne.

Certaines dispositions des lois panaméennes anti-blanchiment d’argent n’étaient pas encore en vigueur lorsque l’affaire a éclaté, ce qui pourrait rendre les condamnations plus difficiles.

Au Panama, le délit d’évasion fiscale n’est punissable que depuis 2019 et pour des montants supérieurs à 300 000 dollars par an. Auparavant, l’évasion fiscale n’était pas considérée comme un délit, mais comme une simple infraction administrative.

Réformes

“Le nœud du problème est de savoir si un crime a été commis au Panama selon les règles de l’époque”, a déclaré à l’AFP Carlos Barsallo, ancien président de la section panaméenne de l’association anti-corruption Transparency International. La Cour suprême a disculpé une employée de Mossack Fonseca en 2021, estimant que ses actes à l’époque ne constituaient pas un crime, rappelle-t-il.

Les réformes entreprises par le Panama à la suite du scandale lui ont cependant permis en 2023 d’être retiré de la « liste grise » de l’organisation anti-blanchiment GAFI.

“Huit ans plus tard, des changements sont en cours, mais des actions supplémentaires sont également nécessaires”, a déclaré à l’AFP Olga de Obaldia, directrice exécutive de Transparency International au Panama.

En juin 2023, une peine allant jusqu’à 12 ans de prison a été requise contre les fondateurs du cabinet d’avocats dans l’affaire dite « Lava Jato » pour blanchiment d’argent en relation avec des entreprises de construction brésiliennes, dont le géant Odebrecht.

Le jugement n’a pas encore été rendu public dans cette affaire, sans rapport avec le scandale des Panama Papers, qui a révélé des pots-de-vin versés par des entreprises de construction brésiliennes à des responsables de plusieurs pays d’Amérique latine. pour obtenir des marchés publics entre 2005 et 2014.

(AFP)

 
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