Deux entreprises allemandes seraient impliquées dans la « reconstruction » russe de Marioupol selon la presse

Deux entreprises allemandes seraient impliquées dans la « reconstruction » russe de Marioupol selon la presse
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Un magazine allemand affirme avoir analysé de nombreuses images de chantiers où apparaissent les logos du groupe et des rapports d’activités détaillés, attestant de son activité dans cette grande ville portuaire.

Deux entreprises de construction allemandes participent à des projets initiés par les autorités russes dans la ville ukrainienne de Marioupol, en grande partie détruite lors de sa conquête par Moscou au printemps 2022, selon une enquête de la presse allemande.

Le groupe Knauf, présenté comme leader mondial dans la production de plaques de plâtre, et la société WKB Systems, qui produit du béton cellulaire, fournissent les matériaux pour ces chantiers, selon cette enquête du magazine Monitor programmée jeudi soir sur la chaîne de télévision publique ARD.

Logos

Le magazine affirme avoir analysé de nombreuses images de chantiers de construction où apparaissent les logos Knauf et des rapports d’activité détaillés, attestant de l’activité du constructeur dans cette grande ville portuaire située à l’est de l’Ukraine, cible des forces russes. dès le premier jour de l’invasion, le 24 février 2022, et sont tombés sous leur contrôle après plus de deux mois de siège, au prix de dizaines de milliers de morts et d’une destruction quasi totale.

Le magazine cite également « un distributeur officiel de Knauf qui fait la promotion d’un projet de construction résidentielle à Marioupol, construit avec des produits Knauf pour le compte du ministère russe de la Défense ». Des produits de la société WKB Systems, dont le principal actionnaire est l’homme d’affaires russe Viktor Budarin, ont également été identifiés sur les chantiers de Marioupol, selon le magazine.

Dans un communiqué transmis à l’AFP, le groupe Knauf affirme “respecter toutes les sanctions de l’UE, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis contre la Russie”. Le groupe bavarois, très présent en Russie avec 14 sites de production et 4.000 salariés, explique avoir “décidé de rester sur le marché russe jusqu’à nouvel ordre”, invoquant “sa responsabilité” envers ses salariés locaux.

Au « service de la propagande russe »

De nombreuses entreprises occidentales, dont de grands groupes allemands, ont cessé, voire revendu, leurs activités en Russie après l’invasion de l’Ukraine. Depuis la conquête de Marioupol, la Russie a présenté un plan de reconstruction de la ville qui comptait plus de 400 000 habitants avant l’offensive militaire.

Cette “soi-disant ‘reconstruction’ ne sert qu’à la propagande russe”, a déclaré à l’AFP le ministère allemand des Affaires étrangères, interrogé sur la participation présumée d’entreprises allemandes à des chantiers de construction. Toute entreprise qui participe à cela doit se demander à qui elle sert », a ajouté le ministère. Le ministère allemand de l’Economie a estimé auprès de l’AFP que “les autorités d’enquête compétentes (police judiciaire des douanes, ministère public) doivent rapidement clarifier les faits et déterminer s’il y a eu violation des sanctions”.

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