l’essentiel
Après un assaut lancé le 18 mars, Tsahal s’est retiré lundi du complexe hospitalier, le plus grand de la bande de Gaza. Selon des témoins sur place, les militaires ont laissé sur place des bâtiments entièrement détruits ainsi que de nombreux cadavres.
C’est un paysage d’horreur et de désolation que les habitants de Gaza ont découvert lundi 1er avril, après le retrait des soldats israéliens du complexe hospitalier d’Al-Shifa. Après deux semaines d’opération sur place, Tsahal a laissé derrière elle d’immenses destructions et des cadavres, selon un médecin, dans l’enceinte de ce plus grand hôpital du territoire palestinien, meurtri par près de six mois de guerre.
Paysage dévasté, bâtiments calcinés et corps retrouvés
Lundi, l’armée israélienne a annoncé la fin de ses opérations dans le complexe hospitalier après deux semaines d’opérations au cours desquelles elle a affirmé avoir tué plus de 200 « terroristes » et trouvé de nombreuses armes. L’hôpital a été pris d’assaut le 18 mars par l’armée israélienne après avoir accusé le Hamas, qui le dément, de l’utiliser comme centre de commandement.
Les résidents, les journalistes et les personnes à la recherche de proches dont ils n’avaient plus de nouvelles ont afflué à l’hôpital après la fin du siège imposé par Tsahal. Des bâtiments détruits, calcinés ou rasés, des rues jonchées de décombres et de gros monticules de sable. Les images de l’AFP montrent un paysage dévasté dans le complexe hospitalier d’Al-Shifa à Gaza, situé au nord de l’enclave. Sur les réseaux sociaux, des vidéos de corps en décomposition, certains jonchant le sol, d’autres à moitié enterrés, circulent.
AFP – –
300 morts selon les autorités, des corps écrasés par des chars
Un porte-parole de l’Agence de défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas, a déclaré que 300 personnes étaient mortes dans et autour de l’hôpital au cours de l’opération israélienne. Les médecins et les civils présents sur place ont déclaré qu’au moins 20 corps avaient été retrouvés, dont certains semblaient avoir été renversés par des véhicules militaires.
AFP
Plusieurs corps ont été retrouvés près de l’entrée ouest du complexe, utilisé par l’armée au moment de son retrait lundi, selon les mêmes sources. Un correspondant de l’AFP a aperçu un corps en décomposition avec des traces de pneus près de l’entrée, mais n’a pas pu préciser de date. “Les chars sont passés sur les corps”, a déclaré un témoin qui a préféré garder l’anonymat. D’après les images https://twitter.com/AJEnglish/status/1774804840549380425, certains corps ont été retrouvés avec les membres attachés. Interrogée par l’AFP, l’armée n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Opérations dans d’autres hôpitaux
Dimanche, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr. https://twitter.com/DrTedros/status/1774541424391848057, a déclaré que 21 patients sont morts lors de l’opération israélienne à Al-Shifa. Il reste 107 patients et depuis samedi, “il ne reste plus qu’une bouteille d’eau pour 15 personnes”, a-t-il ajouté.
21 patients sont morts depuis que l’hôpital a été assiégé le 18 mars. Les hostilités se poursuivent autour de l’hôpital selon des mises à jour de l’hôpital Al-Shifa à #Gaza signalé par un agent de santé à l’intérieur de l’hôpital.
107 patients sont dans un bâtiment inadéquat, au sein de l’hôpital…
– Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) https://twitter.com/DrTedros/status/1774541424391848057?ref_src=twsrc%5Etfw
Les troupes israéliennes poursuivent également leurs opérations dans les zones des hôpitaux Nasser et Al-Amal à Khan Younes, dans le sud, selon le Hamas.
La Maison Blanche a jugé que si elles étaient vérifiées, les informations sur les corps retrouvés à l’hôpital al-Shifa, dont l’armée israélienne venait de se retirer après deux semaines d’offensive, étaient « très préoccupantes ». Sa porte-parole Karine Jean-Pierre a indiqué que Washington allait « contacter le gouvernement israélien pour plus d’informations ».
32 845 morts et 2,4 millions d’habitants confrontés à la famine
Depuis octobre, les opérations israéliennes ont coûté la vie à 32 845 personnes, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.
Lire aussi :
DÉCRYPTION. Guerre Israël-Hamas : à Gaza, « la faim est utilisée comme une arme, ce qui équivaut à de potentiels crimes de guerre »
Malgré les appels pressants au cessez-le-feu de la part des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d’habitants de Gaza, soumis par Israël à un siège depuis le 9 octobre et à un blocus total depuis 2007, la fin des hostilités ne semble pas imminent. Lundi, une réunion par visioconférence est prévue entre responsables israéliens et américains au sujet de l’offensive terrestre annoncée par Israël à Rafah, où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, pour la plupart déplacés. Soucieuse du sort des civils, la communauté internationale, y compris les États-Unis, s’oppose à cette opération.
