ça s’échauffe entre le Maroc et la Mauritanie

ça s’échauffe entre le Maroc et la Mauritanie
ça s’échauffe entre le Maroc et la Mauritanie

De nombreux événements se sont produits ces derniers jours à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental occupé par le Maroc.

Avec les événements qui se succèdent, du meurtre de civils par des drones marocains à l’augmentation des taxes douanières au passage d’El Guerguerat, il est difficile de parler d’une simple coïncidence.

Selon le site marocain 360.ma, les autorités mauritaniennes ont soudainement décidé d’augmenter de 171% les taxes douanières appliquées aux marchandises marocaines entrant en Mauritanie par le passage d’El Guerguerat, à la pointe sud du Sahara occidental.

Dans un reportage mis en ligne ce dimanche 7 janvier sur sa page X, le journal marocain a indiqué que plusieurs camions marocains transportant des marchandises sont bloqués à son point de passage que le Maroc occupe illégalement.

Chauffeurs et commerçants ont expliqué que les tarifs douaniers sont passés subitement et sans préavis de 1.600 à 4.600 euros pour un gros camion.

Pris de court, les chauffeurs qui se sont présentés à la frontière n’ont pas pu passer car ils n’étaient pas en mesure de payer les sommes exigées. Ils restent coincés de l’autre côté de la frontière.

Même s’ils parviennent à payer les taxes, il leur sera difficile d’écouler leurs marchandises, principalement des fruits et légumes, sur les marchés mauritaniens en raison de l’impact de l’augmentation des taxes de dédouanement sur les prix.

Selon les statistiques marocaines, 45 000 camions ont franchi le passage d’El Guerguerat en 2022.

Maroc – Mauritanie : le jeu dangereux du Makhzen

L’attaque de cette zone en novembre 2020 par l’armée marocaine a conduit le front Polisario à annoncer la reprise de la lutte armée, accusant le Maroc d’avoir violé les accords de cessez-le-feu de 1991.

La décision des autorités mauritaniennes d’augmenter les tarifs douaniers intervient alors que des informations font état d’une nouvelle attaque de l’armée marocaine contre des civils mauritaniens dans la même zone d’El Guerguerat.

Le 31 décembre, de nombreux médias, dont l’agence espagnole EFE, faisaient état de la mort de trois ressortissants mauritaniens, tués par un drone abattu par l’armée marocaine.

Les trois victimes étaient des orpailleurs, selon la même Source. Ce n’est pas la première fois que des civils mauritaniens ou algériens sont pris pour cible par l’armée marocaine à la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie.

Le 1er novembre 2021, trois commerçants algériens ont été tués par un avion marocain. Une provocation contre l’Algérie s’est alors emparée de plusieurs organisations internationales dans un contexte de fortes tensions entre les deux pays et au moment où le Maroc intensifiait ses relations militaires avec Israël. Les attaques contre les Mauritaniens sont encore plus récurrentes.

On peut se demander s’il n’y a pas un lien entre ces meurtres de civils mauritaniens et la décision des autorités de Nouakchott. D’autant plus qu’un autre fait a précédé ces deux événements.

Le 23 décembre, le Maroc a réuni à Marrakech les ministres des Affaires étrangères de quatre pays du Sahel à qui il a proposé une alliance géostratégique et économique en leur promettant une « ouverture » à travers l’utilisation des infrastructures portuaires marocaines. Il s’agit du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, pays sans accès à la mer.

Certains observateurs y voient une énième tentative de Rabat de saper le projet de route transsaharienne algérienne, comme elle tente de le faire pour le projet de gazoduc Nigeria-Algérie.

L’ouverture des quatre pays du Sahel, telle que proposée par le Maroc, dépend de l’accord de la Mauritanie. La question de la corrélation de tous ces événements devient alors légitime.

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