Deux Canadiens emprisonnés pendant trois ans en Chine règlent leurs comptes

Deux Canadiens emprisonnés pendant trois ans en Chine règlent leurs comptes
Deux Canadiens emprisonnés pendant trois ans en Chine règlent leurs comptes
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Les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, à Ottawa, Canada, le 24 mars 2023. ANDREW HARNIK / REUTERS

Pendant près de trois ans, soit la durée de leur détention en Chine, Michael Spavor et Michael Kovrig étaient inséparables aux yeux du Canada. Communément appelé “les deux Michael” par la presse, il s’agissait, pour le gouvernement de Justin Trudeau, de deux citoyens canadiens “injustement” accusé de« espionnage » par Pékin, victime de représailles chinoises après l’arrestation par la police canadienne de Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei et fille du fondateur du groupe de télécoms chinois, à Vancouver en décembre 2018 à la demande de la justice américaine. L’affaire avait provoqué une crise diplomatique sans précédent entre la Chine et le Canada, avant qu’un accord judiciaire conclu à Washington le 24 septembre 2021 ne permette à Mmoi Meng doit rentrer chez lui et les deux hommes retrouver leur liberté le même jour.

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Inséparables hier, le duo se déchire aujourd’hui et se transforme en « Michael contre Michael » : l’un rend l’autre responsable de son arrestation et accrédite à son tour les allégations d’« espionnage » de Pékin.

Dans son édition du 18 novembre, le quotidien anglophone Le Globe and Mail a révélé que le consultant et ancien homme d’affaires Michael Spavor accusait Michael Kovrig d’avoir transmis des informations sur le régime nord-coréen aux autorités canadiennes à son insu. Parlant couramment le coréen, Michael Spavor était en effet l’un des rares Occidentaux à avoir rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ; C’est également lui qui a aidé à organiser les visites de l’ancienne star du basket-ball Dennis Rodman à Pyongyang, au cours desquelles le joueur a noué une amitié avec le dictateur.

“Pas un espion”

C’est lors de conversations avec M. Spavor que Michael Kovrig, qui travaillait alors à l’ambassade du Canada à Pékin comme diplomate dans le programme de reporting sur la sécurité mondiale, aurait glané cette information. Transmises au gouvernement canadien, puis diffusées aux services de l’alliance dite « Five Eyes », une communauté de partage de renseignements regroupant, outre le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ces informations aurait conduit Michael Spavor à être reconnu coupable « d’espionnage pour le compte d’une entité étrangère et d’obtention illégale de secrets d’État » et condamné à onze ans de prison en août 2021. Egalement incarcéré pour « espionnage », Michael Kovrig n’avait pas été jugé avant sa libération.

Le Globe and Mail révèle que M. Spavor a retenu les services d’un grand avocat de Toronto afin de réclamer auprès d’Ottawa “plusieurs millions de dollars” compensation pour ses mille vingt jours de détention.

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