Un millier de policiers londoniens ont été suspendus ou réaffectés en un an, a annoncé mardi 19 septembre Scotland Yard, qui a lancé une vaste opération de nettoyage dans ses rangs après une série de scandales.
« Il faudra un an, deux ans ou plus pour éliminer le [policiers] corrompu », a prévenu Stuart Cundy, un officier supérieur de la Metropolitan Police (police de Londres). Au total, 201 agents ont été suspendus au cours de l’année écoulée et environ 860 ont été réaffectés, a indiqué le Met.
« Si vous additionnez ces deux chiffres, vous obtenez plus de 1 000 policiers, soit presque la taille d’une petite force de police ailleurs dans le pays. C’est un nombre significatif »reconnut Stuart Cundy.
Le « Met », qui compte 34 000 adhérents, est confronté à une grave crise de confiance depuis la révélation des crimes commis par des policiers.
Des scandales à répétition
En mars 2021, Sarah Everard, une Londonienne de 33 ans, a été violée et tuée par un certain Wayne Couzens, un policier. Cet agent a depuis été également condamné à la prison à vie. La police avait alors été critiquée pour avoir ignoré les signaux alarmants concernant son comportement.
A la suite de cette affaire, la police de Londres a annoncé, jeudi 14 septembre, qu’elle allait indemniser deux femmes arrêtées en 2021 lors d’une veillée en hommage à la victime. A l’époque, l’association Reclaim These Streets (RTS) avait prévu une veillée pour honorer la jeune femme de 33 ans, dont le meurtre a ébranlé le pays, mais la police l’avait interdite, invoquant l’anti-Covid.
Dans un autre scandale, le policier David Carrick a également été condamné à la prison à vie pour des dizaines de viols et d’agressions sexuelles. La police a raté neuf occasions d’arrêter ce violeur en série qui a pu opérer pendant dix-sept ans alors qu’il était dans les forces de l’ordre.
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Accusations de violences contre les femmes
Au-delà de ces affaires très médiatisées, plusieurs rapports ont dénoncé des comportements racistes, homophobes et misogynes au sein de la police, et de nombreuses voix réclament des réformes.
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« La police n’a pas réussi à protéger ses employées et les membres du public contre les policiers qui commettent des violences domestiques, ni contre ceux qui abusent de leur position à des fins sexuelles »peut-on lire dans le rapport de 363 pages publié en mars 2023.
Par ailleurs, une centaine de policiers ont été licenciés pour faute grave en un an (soit 66% de plus que les années précédentes), a annoncé le « Met », sans détailler les erreurs commises. Enfin, 275 sont en attente d’une audience pour faute grave, dont une proportion importante concerne des accusations de violences envers les femmes (contre 136 l’an dernier).
Le nombre de rapports émanant du public et des officiers faisant état d’accusations de mauvaise conduite a doublé au cours de la même période.
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