
LLe déclin de la place de l’école française dans les classements internationaux et notre incapacité quasi structurelle à réduire les inégalités initiales peuvent conduire à une forme de renoncement. Devons-nous céder au fatalisme et nous détourner de toute ambition pour notre système éducatif ?
Face au catastrophisme ambiant, les résultats de l’évaluation du programme international de recherche en lecture scolaire (Pirls – Progress in International Reading Literacy Study) 2021 révèlent une progression encourageante des compétences des élèves français sur laquelle on peut s’appuyer. Ils sont notamment la conséquence de l’importance accordée à l’école primaire, de Luc Ferry à Jean-Michel Blanquer en passant par Vincent Peillon. Dans le même temps, les exemples fournis par de nombreux pays voisins, comme l’Allemagne, le Portugal ou l’Estonie, et lointains, comme le Canada ou la Corée du Sud, démontrent que lorsque des réformes structurantes sont menées, une école système peut progresser rapidement. C’est un défi lancé à notre République d’élever notre pays au rang des plus ambitieux en matière d’équité éducative.
Il est désormais bien établi par la recherche que les inégalités résultent principalement de différences de stimulation linguistique au sein des familles. Ainsi, dès l’âge de 4 ans, un élève issu d’un milieu défavorisé a entendu des millions de mots de moins que son camarade plus favorisé, qui dispose donc d’un vocabulaire trois fois plus riche.
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---Partant de ce constat, il faut agir à la racine pour résoudre les inégalités initiales et dépasser le dogme du caractère prétendument néfaste des connaissances acquises précocement. Continuer à reconstruire notre école primaire est la clé du succès.
Poursuivre la politique de duplication
Contre la soi-disant stigmatisation, la refonte des écoles primaires doit reposer sur un principe simple : les enfants issus de milieux défavorisés doivent recevoir davantage de soutien et doivent travailler plus dur que leurs pairs évoluant dans un environnement plus favorisé.
À cette fin, la poursuite de la politique de doublement et de plafonnement de la taille des classes semble appropriée. L’évolution démographique au travail nous offre la possibilité de le faire à un coût quasi constant. Et parallèlement, la réforme des programmes de maternelle devrait permettre d’accorder une importance accrue à la maîtrise des fondamentaux. Il ne s’agit pas de transformer l’école maternelle en une petite école primaire. Il s’agit simplement de renforcer l’importance accordée aux développements cognitifs et à la stimulation du langage tout en conservant l’aspect ludique comme pierre angulaire du développement des apprentissages.
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