Espagne, Portugal, Italie, Allemagne, Angleterre, et d’autres pays d’Europe, mais aussi d’Afrique, d’Amérique et d’Asie, partout dans le monde, la proposition marocaine de résoudre le « conflit du Sahara » et de tourner définitivement la page, d’avancer et de gagner sol, de manière irréversible. C’est simplement un retour au bon sens. Le « Sahara occidental » n’a jamais été une « terra nullius ». La colonisation de cette région est le résultat d’un processus bien connu de partition coloniale, formalisé lors de la conférence de Berlin en 1885.
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Cette Conférence avait consacré ce partage entre Etats européens dans la recherche des ressources, des débouchés et du pouvoir. Aujourd’hui, est-ce un crime de rentrer chez soi ? En fait, la victoire du bon sens s’inscrit directement dans ce qu’on appelle le « jus cogens », ensemble de principes de droits réputés universels et supérieurs, qui devraient constituer les fondements des normes impératives du droit international général. Cette notion, inscrite dans la Convention de Vienne de 1969 (article 53), se nourrit avant tout d’une force morale et d’un sens profond de la justice. Ce qui s’oppose actuellement à la victoire définitive du bon sens, c’est surtout la mauvaise foi de certains Etats qui voient d’un mauvais œil la paix et la stabilité dans cette région d’Afrique du Nord au potentiel de développement exceptionnel. La logique qui anime ces états de mauvaise foi est de maintenir une position de force en affaiblissant l’autre.
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---Pourtant, tous les peuples d’Afrique du Nord sont conscients que la victoire du bon sens ne peut leur être que bénéfique. Mettre fin à cet obstacle artificiel qui a transformé des « frères » en « ennemis », c’est aussi ouvrir la voie à de vrais combats, contre les inégalités et les injustices sociales, contre la corruption systémique, contre les menaces environnementales, contre la soif, contre l’arbitraire, contre la bêtise (… ). Il s’agit de mettre fin à cette « confiscation de l’indépendance », de réhabiliter et d’amorcer la réalisation du grand rêve des générations sacrifiées. Cela signifie que le sens commun ne se limite pas aux seules dimensions exclusivement historiques et géographiques. La dimension humaine est centrale dans le processus de libération nationale à revitaliser par le soutien actif et massif de citoyens libres et responsables. Sans oublier que les résultats du développement ne se mesurent pas uniquement en termes de compétitivité internationale, de croissance des exportations et de recettes en devises. La sagesse exige prudence et humilité.
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“Cachez votre talent et attendez votre heure”. Les résultats s’apprécient avant tout à travers le développement durable des capacités nationales, individuelles et collectives, et l’impact sur les conditions de vie concrètes des populations concernées. L’intérêt général n’est pas une simple fiction politico-juridique abstraite. Le véritable contenu de cette notion est de se décliner concrètement en réponses publiques pertinentes et efficaces, fruit de dispositifs participatifs matérialisant le choix démocratique.