ÉTATS-UNIS
L’influent procureur général du Texas menacé de destitution
Le procureur général du Texas est visé par vingt chefs d’accusation, notamment pour corruption et fausses déclarations.
Posté27 mai 2023, 01:26
Ken Paxton en octobre 2022 lors d’un rassemblement Trumpiste.
Getty Images via AFP
L’influent procureur général du Texas Ken Paxton, grand ennemi de Joe Biden devant les tribunaux, risque la destitution pour corruption qui fera l’objet d’un premier vote au Congrès samedi.
---Une commission d’enquête parlementaire a adopté jeudi à l’unanimité vingt chefs d’accusation contre le “procureur général” – équivalent du ministre de la Justice du Texas – pour corruption, détournement de fonds publics, fausses déclarations ou encore entrave à la justice.
L’acte d’accusation porte sur les pressions exercées par Ken Paxton sur ses équipes afin de protéger un ami et donateur de poursuites judiciaires. En échange, ce dernier a donné un emploi à une maîtresse du républicain et financé des travaux dans sa maison, détaille le document. Le texte doit être soumis samedi aux élus de la Chambre des représentants de ce vaste Etat sud-américain, qui devraient trancher après quatre heures de débat.
Proche de Donald Trump
S’il est adopté à la majorité simple des élus, Ken Paxton sera envoyé en jugement au Sénat du Texas. Il faudra alors que les deux tiers des élus (dont son épouse) acceptent de le révoquer. Cet ultraconservateur de 60 ans, proche de l’ancien président Donald Trump, est divisé dans son propre camp et l’issue de ces votes est très incertaine. Élu en 2014 à la tête du système judiciaire texan, il fait depuis l’objet d’une mise en examen pour fraude financière, qui reste pendante. Cela ne l’a pas empêché d’être réélu en 2018, puis en 2022.
A ce poste, il a déposé une cinquantaine de plaintes contre l’administration du président démocrate Joe Biden, contestant entre autres sa politique migratoire, fiscale ou environnementale, a-t-il rappelé vendredi devant la presse. A cette occasion, il a dénoncé une procédure “illégale”, “honteuse” et “injuste” et a appelé ses partisans à manifester samedi devant le Congrès du Texas, à Austin, au moment du vote. “La Chambre est prête à faire quelque chose que Joe Biden espère depuis son entrée en fonction : saboter mon travail”, a-t-il ajouté.
En 2020, des membres de son équipe alertent sur ses abus de pouvoir. Après avoir été licenciés, ces « lanceurs d’alerte » ont porté plainte pour licenciement abusif. Plus tôt cette année, Ken Paxton a conclu un accord pour mettre fin à leurs poursuites en échange de 3,3 millions de dollars. Il a demandé au Texas de payer la facture. C’est ce qui a justifié l’ouverture d’une enquête parlementaire et qui pourrait précipiter sa chute.
(AFP)Afficher les commentaires