le patron de la populaire radio Mosaïque FM sort de prison – .

Noureddine Boutar “a quitté la prison (de Mornaguia, près de Tunis, ndlr) cet après-midi après le versement d’une caution d’un million de dinars (environ 300.000 euros)”, a précisé Dalila Msaddek. L’avocat a précisé que pour récolter cette grosse somme, “il y a eu une collecte auprès de sa famille, de ses proches et du personnel de Mosaïque FM”, une radio privée créée il y a près de 20 ans. Mercredi, la cour d’appel de la place financière avait accepté une demande de mise en liberté présentée par la défense. M. Boutar avait été arrêté le 13 février en même temps qu’une vingtaine d’opposants et autres personnalités, dont des hommes d’affaires, soupçonnés de comploter contre l’Etat tunisien, et que le président Kais Saied avait qualifiés de “terroristes”. Cette vague d’arrestations, sans précédent depuis le coup d’État de M. Saied qui s’est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, a été qualifiée par Amnesty International de “chasse aux sorcières à motivation politique”. La justice avait délivré un mandat de dépôt contre M. Boutar pour blanchiment présumé, une affaire pour laquelle il reste poursuivi, tout comme le dossier l’accusant d’association de malfaiteurs. Il a toujours clamé son innocence, affirmant avoir été arrêté à cause de la ligne éditoriale de sa radio, au ton très libre. Le 16 mars, le Parlement européen avait voté à une très large majorité une résolution appelant à la “libération immédiate” de M. Boutar et “des autres personnes détenues arbitrairement”, dénonçant une “dérive autoritaire du président Saied”. Les arrestations se sont poursuivies ces dernières semaines. Depuis la mi-avril, la principale figure de l’opposition, Rached Ghannouchi, leader du mouvement islamoconservateur Ennahdha, est emprisonnée pour avoir affirmé que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile » si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique Ennahdha ont été éliminés.