L’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani, a souligné jeudi à Berlin la nécessité de continuer à bâtir des ponts solides entre le Nord et le Sud, lors de sa participation à la première célébration de la Journée de l’Afrique, organisée conjointement par le Groupe des ambassadeurs africains et le ministère allemand des Affaires étrangères. .
Cette année, la présidence de « Africa Day » a été assurée par l’ambassadrice de Sa Majesté le Roi à Berlin, Mme Zohour Alaoui, en présence de la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
S’exprimant devant un panel comprenant la vice-ministre des Affaires étrangères Katja Keul, le diplomate marocain a fait remarquer que bien que “notre monde soit peut-être confronté à l’un de ses points les plus bas en matière de paix, de confiance internationale et de développement, notre désir d’avancer dans la construction de ponts entre le Sud et le Nord, entre partenaires, entre amis, n’a pas faibli ».
L’avenir de l’Europe se construit au Sud, a rappelé M. Amrani, notant que néanmoins, le développement de l’Afrique est avant tout un enjeu africain.
« L’Afrique doit mettre en place un modèle politique qui lui soit propre et conforme à ses priorités, afin de pouvoir libérer tout son potentiel. C’est cette Vision, d’une Afrique par les Africains et d’une Afrique pour les Africains, que défend Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a-t-il ajouté.
L’Afrique doit donc trouver sa place naturelle dans le processus décisionnel mondial, a-t-il dit, ajoutant que l’un des éléments clés qui déterminera cette perspective est le degré d’unité du continent face aux problèmes mondiaux.
Lisez aussi: L’Afrique a besoin de paix et de développement pour faire avancer son programme de croissance économique
« Cela est d’autant plus nécessaire au regard des événements dramatiques de l’environnement international, tels que la pandémie de Covid, la crise en Ukraine, la montée des populismes et des orientations politiques extrêmes, et la fragilité des États dans les pays du Sud qui constituent des préoccupations majeures », a-t-il soutenu.
---Dans ce contexte, les destins de l’UE et de l’Afrique sont loin d’être distincts, bien au contraire, a-t-il noté.
« Dans ses nombreuses formes, ce partenariat devrait refléter nos valeurs et nos visions partagées plutôt que découler de la proximité géographique, des ressources naturelles et des intérêts commerciaux. Une coopération soutenue entre l’UE et l’Afrique n’a pas d’autre choix que de se libérer de la dynamique obsolète donateur-bénéficiaire », a-t-il déclaré.
« La paix en Afrique est la paix en Europe, l’inverse est également vrai. Au-delà des investissements et des flux économiques, les signaux politiques que nous nous donnons les uns aux autres sont tout aussi importants », a souligné Amrani.
Evoquant les relations entre les deux continents, il a déclaré que des partenaires crédibles et fiables ne fléchissent pas en temps de crise et que « notre façon d’y répondre peut soit affaiblir, soit renforcer la dimension stratégique que nous voulons donner à notre partenariat ».
Concernant les perspectives de ce partenariat, M. Amrani a indiqué qu’« il doit être centré sur des actions concrètes et tangibles. Une co-appropriation plus affirmée, de part et d’autre, de ce partenariat est également nécessaire. Cependant, il n’a pas manqué de souligner que l’Afrique ne peut devenir une force politique sans une intégration politique et économique plus poussée ».
Affirmant que la diplomatie garde toute son importance pour donner une impulsion positive au partenariat UE-Afrique, l’ambassadeur du Maroc a relevé que « l’impulsion réelle et la plus efficace vient de la base : la société civile, la jeunesse, les entrepreneurs, les artistes, les scientifiques… qui sont les vrais acteurs qui font vivre ce partenariat ».
Avec CARTE
