Le fondateur de la milice « Oath Keepers » a adopté une posture de défi jusqu’au bout : « Je suis un prisonnier politique », « mon seul crime est de m’opposer à ceux qui détruisent notre pays », dit-il. lancé juste avant d’être fixé sur sa peine.
Le juge fédéral Amit Mehta le remit sèchement à sa place : « Vous n’êtes PAS un prisonnier politique, M. Rhodes », a-t-il déclaré. “Vous êtes ici parce que douze jurés (…) vous ont reconnu coupable de sédition”, “l’un des crimes les plus graves qu’un Américain puisse commettre”.
Ce dirigeant, qui accuse d’avoir planifié l’usage de la force contre le gouvernement, est passible de 20 ans de prison. Mais les procureurs avaient requis 25 ans contre Stewart Rhodes, s’appuyant sur un dispositif qui permet d’alourdir les peines pour des actes à caractère “terroriste”.
Quatre ans et demi de prison pour l’une des figures de l’assaut du Capitole
Sans les suivre complètement, le juge Mehta a entériné leur analyse sur ce point. “Les actes d’intimidation ou de coercition qui visent à peser sur le gouvernement” entrent dans cette catégorie, a-t-il déclaré.
Il a également justifié la sévérité de la peine par le rôle de leader de Stewart Rhodes, un ancien militaire de 58 ans, et son absence de remords. « Vous représentez une menace persistante et un danger pour le pays », a affirmé le magistrat.
---Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump avaient semé le chaos et la violence au siège du Congrès, lorsque des élus ont certifié la victoire de son rival Joe Biden à l’élection présidentielle.
L’enquête tentaculaire qui a suivi a abouti à l’arrestation de plus de 1 000 personnes. Près de 300 ont été condamnés à des peines de prison, dont la plus lourde à ce jour était de 14 ans.
Mais seuls dix militants de groupes d’extrême droite – six membres des «Oath Keepers» et quatre «Proud Boys» – ont été reconnus coupables de «sédition» après trois procès distincts à Washington.
Après des semaines d’audiences, les jurés ont estimé qu’ils s’étaient préparés, amassant des armes et entrant en formation militaire au Capitole pour bloquer l’officialisation de la défaite de Donald Trump.
Le jour J, Stewart Rhodes, connu pour son cache-œil noir et ses coups de gueule enflammés, est resté à l’extérieur du Capitole mais, selon l’accusation, il a dirigé ses troupes par radio “comme un général sur le champ de bataille”.