quand George W. Bush a attisé la peur pour justifier sa guerre – .

quand George W. Bush a attisé la peur pour justifier sa guerre – .
quand George W. Bush a attisé la peur pour justifier sa guerre – .
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“Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui” : ces propos du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Dominique de Villepin, résonnent encore dans la salle du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce jour-là, le 14 février 2003, la France a opposé son veto au projet de Colin Powell d’envahir l’Irak de Saddam Hussein avec l’approbation de l’ONU. Le secrétaire d’Etat américain lui-même avait brandi dix jours plus tôt la dernière preuve, présentée comme irréfutable, de la dangerosité du régime irakien. Cette petite fiole remplie d’anthrax finira par convaincre l’opinion publique du bien-fondé de cette guerre.

► Comment George W. Bush a-t-il préparé l’opinion américaine à la guerre ?

Une enquête du Pew Research Center, centre américain de recherche en sciences sociales, publiée le 14 mars, revient à travers l’étude et la synthèse des sondages d’opinion de 2001 à 2019, sur cette quête de l’administration Bush visant à obtenir par tous les moyens la l’onction de l’opinion publique américaine pour intervenir en Irak. Dès janvier 2002, peu après les attentats du 11 septembre 2001, le président américain se fait remarquer par un discours très offensif à l’égard de l’Irak, qui sera le pivot d’un “axe du mal” comploter contre l’Amérique.

Ce discours, largement suivi par les Américains, était la pierre angulaire de la rhétorique de désinformation sur la nécessité d’attaquer l’Irak le 20 mars 2003. En effet, suite à ce discours, 73% des citoyens interrogés dans les semaines précédentes étaient favorables d’action militaire en Irak – dont 56% même si elle fait des milliers de victimes, rappelle le Pew Research Center. Tout au long de 2002, les opérations médiatiques de la conseillère à la sécurité intérieure Condoleezza Rice et de Dick Cheney, alors vice-président, ont soutenu l’idée que l’Irak possédait des armes de destruction massive.

► Comment évolue l’opinion américaine sur l’Irak de Saddam Hussein ?

En octobre 2002, 79% des Américains pensent que Saddam Hussein est en train d’obtenir ou possède déjà des armes de destruction massive. George W. Bush continuera également à manipuler l’opinion publique en expliquant ce même automne 2002 que l’Irak et Al-Qaïda partagent un ennemi commun : les États-Unis. L’administration américaine n’a jamais lié l’Irak à la planification ou à l’exécution des attentats du 11 septembre 2001, même si 66 % des personnes interrogées en étaient convaincues à l’époque.

En 2003, la majorité des Américains de toutes tendances politiques ont soutenu l’attaque américaine. Du côté des républicains, 83 % des partisans sont favorables à la guerre contre une plus petite majorité, 56 %, de démocrates. Le discours de Colin Powell sur les armes de destruction massive irakiennes à l’ONU a convaincu. Même parmi ceux qui s’opposaient à la guerre, 39% ont déclaré avoir trouvé le secrétaire d’État persuasif.

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► Comment l’administration Bush a-t-elle perdu le combat pour l’opinion publique ?

Durant les premières semaines du conflit, 90 % des Américains ont soutenu l’intervention de l’armée américaine en Irak. Le 9 avril 2003, l’immense statue de Saddam Hussein au centre de Bagdad a été démolie. 1er mai, George W. Bush s’exprime sur le porte-avions USS Abraham-Lincoln devant une bannière « Mission accomplie ». A partir de cet événement, les Américains soutiendront de moins en moins l’offensive : ils sont 73 % en mai, puis 60 % à la fin de l’été. Les exactions commises par les soldats américains dans la prison d’Abu Ghraib font passer la confiance dans la guerre, pour la première fois, en dessous de 50 %.

Lorsque George W. Bush, réélu en 2004, a voulu envoyer 20 000 soldats supplémentaires en Irak, les deux tiers de la population s’y sont opposés. L’entêtement du président américain à intensifier sa guerre le fait chuter dans l’opinion publique. De plus, la question de l’intervention américaine polarise profondément la population entre démocrates et républicains. Fin 2007, une majorité de personnes interrogées, environ 54 %, expriment leur soutien au retrait des troupes.

► Un bilan globalement positif ?

Il faut savoir mettre fin à une guerre. Le 15 décembre 2011, c’est essentiellement ce qu’a dit le président Barack Obama lorsqu’il a annoncé que l’armée américaine se retirait d’Irak. Cette décision est soutenue par les trois quarts des Américains, dont la moitié des républicains. Après ce retrait, 56% des répondants ont conclu que la guerre avait été “généralement réussi”.

Le recul met les opinions brûlantes en perspective. En 2018, seuls 39 % ont déclaré que la guerre était un succès, contre 53 % qui considéraient que les États-Unis n’avaient pas atteint leurs objectifs. L’année suivante, ils étaient 62 % à déclarer que la guerre n’en valait pas la peine.

 
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