Si le nombre de nouveaux cas se stabilise chez les hommes, il augmente fortement chez les femmes, qui ont commencé à fumer plus tard. Parmi eux, le nombre de décès dus au cancer du poumon pourrait dépasser celui du cancer du sein cette année.
Éviter les diagnostics trop tardifs
Comme les symptômes du cancer du poumon mettent du temps à apparaître, la majorité des diagnostics sont posés trop tard, ce qui complique les traitements et diminue les chances de survie. “L’intérêt du dépistage est majeur pour la santé publique”, a souligné le professeur Norbert Ifrah, président de l’Inca, lors d’une conférence de presse.
Le programme pilote inclura 20 000 participants, des personnes âgées de 50 à 74 ans, des fumeurs et ex-fumeurs ayant arrêté de fumer depuis moins de 15 ans et ayant une consommation cumulée de tabac d’au moins 20 paquets par an.
Il leur sera demandé de subir deux scintigraphies thoraciques à faible dose à un an d’intervalle, puis tous les deux ans, et il leur sera également proposé d’arrêter de fumer. « Nous espérons que les premiers scanners seront réalisés au début du second semestre 2025 », a indiqué le professeur Ifrah.
Convaincu qu'”un certain nombre de personnes souhaitant se faire tester sont dans les starters”, le président de l’Inca a ajouté que médecins généralistes, sages-femmes, infirmiers de pratique avancée, pharmaciens, pneumologues, tabacologues, addictologues ou oncologues pourront s’y orienter. patients vers les centres associés au système. Région par région, l’organisation sera mise en œuvre avec les agences régionales de santé.
«Même avant 2030»
Les résultats de l’étude pilote “conditionneront la généralisation du dépistage organisé”, a relevé le président de l’Inca, selon lequel “on peut raisonnablement espérer une généralisation avant 2030”.
En France, trois cancers (sein, colorectal, col de l’utérus) font l’objet d’un dépistage organisé, proposé systématiquement à une population cible. Pour le cancer du poumon, le principal obstacle pour les autorités sanitaires a longtemps été le risque de « surdiagnostic » de tumeurs qui n’évoluent finalement pas en cancer.
Plusieurs études ont ensuite démontré l’intérêt du dépistage organisé du cancer du poumon : un scanner à faible dose chez les personnes à risque permet de détecter précocement de petites tumeurs naissantes et de réduire le risque de décès d’environ 20 à 25 %.
-En 2022, la Haute autorité de santé préconisait donc « la mise en œuvre d’expérimentations réelles avant d’envisager le déploiement d’un programme de dépistage organisé à grande échelle ».
La clé est dans le scanner thoracique
Named Impulsion, the selected pilot project is carried out by a consortium coordinated by Professors Marie-Pierre Revel (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) and Sébastien Couraud (Hospices Civils de Lyon).
L’objectif est de déterminer les méthodes les plus efficaces et les plus sûres de dépistage par tomodensitométrie thoracique : durée, fréquence, rôle de l’intelligence artificielle, impact économique, impact sur l’offre de soins, etc., selon le président de l’Inca.
L’Inca financera jusqu’à 6 millions d’euros, un montant « colossal » selon son président, et l’Assurance maladie prendra notamment en charge 100 % des scanners.
« Chaque année, on laisse mourir un certain nombre de personnes en ne mettant pas en œuvre ce dépistage national », a jugé mercredi le directeur général de l’institut Gustave Roussy, Fabrice Barlesi, lors d’une conférence de presse, tout en reconnaissant qu’« il faut l’organiser ».
A l’étranger, seuls les Etats-Unis ont déjà généralisé le dépistage du cancer du poumon “dans l’esprit” mais il est “payant”, ce qui restreint la participation, selon le président de l’Inca. D’autres pays y travaillent, comme l’Australie, qui devrait démarrer en juillet, ou des États d’Europe centrale et orientale.
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