La maladie d’Alzheimer toucherait jusqu’à 9 000 personnes en Corse. Anne-Marie Raffalli, diagnostiquée en 2021, a accepté de se rendre à France 3 Corse ViaStella.
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“Une lourde peine». En 2021, Anne-Marie Raffalli n’a pas encore 70 ans. Dans un bureau du centre de ressources et de recherche en mémoire, à Bastia, «[s]« un neurologue » lui apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. “Nous ne nous y attendions pas du tout. Je pensais que quelqu’un allait me dire : «C’est une dépression», dit-elle.
L’île ne dispose pas de chiffres consolidés concernant les personnes souffrant de cette maladie ou suivies pour un déclin cognitif. L’agence régionale de santé dénombrait, au 31 décembre 2022, 2 938 personnes touchées, tandis que la Fondation France Alzheimer évalue ce chiffre à 9 000. À l’échelle nationale, 900 000 personnes reçoivent un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’une autre maladie connexe.
Principale cause de la démence, cette affection neurologique résulte d’une lente dégénérescence des neurones. Cela commence dans l’hippocampe et se propage ensuite au reste du cerveau. Elle se caractérise par des troubles de la mémoire récente, des fonctions exécutives et de l’orientation dans le temps et dans l’espace. “Je perdais les mots, ça commençait à sortir. Mes amis l’ont remarqué et n’ont pas osé me le dire”, explains Anne-Marie Raffalli.
-Psychologue au centre de ressources et de recherche mémoire, Florent Salducci explique : «Au fur et à mesure que la dégradation progresse, elle affectera des fonctions cognitives autres que le langage ou la mémoire. Cela concernera ce que l’on appelle les fonctions instrumentales, c’est-à-dire les capacités de perception visuelle, les capacités motrices, mais aussi les capacités à s’organiser, à planifier des actions. La personne ne se souviendra plus si elle a pris son traitement, si elle a mangé.
“Digne” Jusqu’à la fin du rendez-vous, une fois sortis de la structure hospitalière, Anne-Marie Raffalli et son mari partent se promener sur la plage ” pour reprendre [leur] haleine”. « Il a fallu accepter le diagnostic », souffle le septuagénaire.
Dans leur maison de Castello-di-Rustino, de nombreux tableaux sont accrochés aux murs. Reproductions de grands maîtres : Van Gogh, Monet. Des croquis qu’Anne-Marie Raffalli réalise depuis trois ans dans l’atelier de peinture qu’elle suit au centre de ressources et de recherche en mémoire. “Nous le faisons avec un artiste qui nous met en confiance. Je n’avais jamais peint de ma vie, je détestais ça. Et petit à petit, je suis entré dans un autre monde. Maintenant, je reproduis des peintures même si je ne savais pas du tout tenir un pinceau.»
L’activité permet aux personnes atteintes de la maladie de se concentrer et de se libérer, le temps de l’atelier, de leur quotidien. Un quotidien particulièrement marqué, dans le cas d’Anne-Marie Raffalli, par son traitement et ses séances régulières d’orthophonie. “La peinture, l’orthophoniste, le centre de mémoire… Tout est lié. Il y a une amélioration dans mon comportement, sinon ça se serait dégradé beaucoup plus vite», sourit-elle.
Ce témoignage est à retrouver, ce vendredi 24 janvier à 20h40, sur France 3 Corse ViaStella dans un nouveau numéro du magazine Sucetà consacré à la maladie d’Alzheimer.
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