Le lévothyroxine est une hormone thyroïdienne synthétique présente dans de nombreux médicaments, dont le Lévothyrox, qui est le plus fréquemment prescrit, mais également dans d’autres traitements comme :
- L-thyroxine Henning
- Thyrofix
- Tcaps
- L-Thyroxine Serbe, 150 g/ml
Les spécialités Tsoludose et Euthyrox, disponibles depuis quelques semaines, verront cependant leur commercialisation s’arrêter courant 2025 (on vous en parlait ici).
Ces hormones synthétiques sont indispensables car ils visent à compenser un dysfonctionnement qui entraîne déséquilibres hormonaux potentiellement gênants au quotidien voire nocifs : fatigue, problèmes cardiaques, prise ou perte de poids, hypothermie, etc.
La lévothyroxine peut-elle provoquer une perte osseuse ?
“La prise d’hormones thyroïdiennes de synthèse, comme la lévothyroxine, permet de compenser un défaut de production hormonale par la thyroïde appelé « hypothyroïdie ».“, qui peut être dû à la thyroïde elle-même ou à une autre glande responsable de la sécrétion, rappelle ainsi leAgence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Médicaments à base de lévothyroxine sont également utilisés pour ralentir l’action de l’hypophyse sur la thyroïde, responsable de certains goitres (augmentation du volume de la glande thyroïde).
Le problème ? Comme c’est souvent le cas, ces médicaments ne sont pas sans effets secondaires. Une étude publiée fin novembre 2024 enfonce le clou : le lévothyroxine peut avoir des effets néfastes importants sur la santé des os, en particulier chez les personnes âgées.
Fractures chez les seniors : une perte d’autonomie invalidante
Ce n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années maintenant, le risque de fracture chez les patients sous lévothyroxine est pointée du doigt par les médecins. Et plus encore chez les seniors, principales victimes des fractures de fragilisation, provoquées le plus souvent par l’ostéoporose. Les fractures de fragilité, contrairement aux autres fractures, surviennent lorsque d’un traumatisme dits « à faible énergie » : un léger choc, une chute de sa propre hauteur… Ce sont les principales causes de perte d’autonomie chez les personnes âgées.
-Dans ces conditions, tout médicament augmentant le risque de fractures osseuses mérite d’être examiné de plus près.
Quel est le plus grand risque associé à l’utilisation de la lévothyroxine chez les personnes âgées ?
Il y a une dizaine d’années, une étude canadienne avait déjà pointé un risque accru de fracture chez les patients sous lévothyroxine.
200 000 patients ont ensuite été suivis pendant 5 ans et les auteurs avaient recensé les fractures (poignet, hanche, fémur, vertèbres) chez des personnes de moins de lévothyroxine par rapport à d’autres personnes ayant un profil similaire mais sans traitement. Résultats ? “Un risque de fracture presque deux fois plus élevé chez les sujets traités par lévothyroxine, rapporte Vidal. Ce risque accru a persisté jusqu’à six mois après l’arrêt du traitement. Par ailleurs, il apparaît que plus la dose de lévothyroxine administrée est élevée, plus le risque de fracture est élevé..»
Lévothyrox et perte osseuse : une nouvelle étude enfonce le clou
Que dit cette nouvelle étude ? Présenté à la conférence annuelle du Société nord-américaine de radiologie fin novembre 2024, cette étude confirme le lien entre perte de densité osseuse et lévothyroxine et soulève un point problématique : «Les données indiquent qu’une proportion importante des prescriptions d’hormones thyroïdiennes peuvent être administrées à des personnes âgées sans hypothyroïdie. » » a déclaré le Dr Elena Ghotbi, chercheuse à la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins à Baltimore, Maryland, États-Unis.
Cependant, les résultats montrent qu’un excès d’hormones thyroïdiennes augmentent également le risque de fracture. Les chercheurs mettent donc en garde contre le surprescription de ce type de médicaments chez les personnes âgées et appellent à un meilleur suivi des besoins et des posologies.
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