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La pratique du jeûne est-elle dangereuse pour la santé ? Un médecin de Cahors décrypte le phénomène

l’essentiel
La pratique du jeûne se répand peu à peu. Inga Couffignal, médecin généraliste à l’hôpital de Cahors, explique à La Dépêche du midi combien cela peut être bénéfique pour l’organisme, mais aussi les risques pour la santé.

Souvent décrié, et associé à une pratique dangereuse pour l’organisme, le jeûne devient de plus en plus populaire. Selon une étude Ifop datant de 2022, plus d’un Français sur quatre (27 %) pratique le jeûne de manière occasionnelle ou régulière. Il existe de nombreuses façons de jeûner et cela devient de plus en plus à la mode. Au-delà de la perte de poids, cette méthode est parfois utilisée pour retrouver un certain « bien-être », tandis que d’autres la pratiquent pour des raisons religieuses comme le Ramadan. Mais attention, cette discipline peut vite devenir inefficace. Le docteur Inga Couffignal, médecin généraliste à l’hôpital de Cahors, donne quelques précisions.

Fortement déconseillé aux personnes présentant certaines pathologies

“Pour toutes les personnes qui ont des pathologies comme l’anorexie, le diabète ou les maladies cardiaques, la discipline n’est pas recommandée”, explique le médecin. « Si une personne veut tenter le jeûne, il faut qu’elle soit accompagnée pour que les effets soient efficaces. S’ils décident de le faire pendant 72 heures pour perdre du poids, ça ne marchera pas. Dès qu’ils recommenceront à manger, ils reprendront directement du poids ».

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Bénéfique pour « nettoyer le corps »

Pour autant, la pratiquante n’y est pas fermée, elle-même est adepte du jeûne partiel, qu’elle pratique de temps en temps. «Je fais des jeûnes pendant la nuit. Je mange tôt le soir, vers 18 heures, avant le petit-déjeuner du lendemain. Le corps utilisera cette énergie pour se nettoyer.

Certains programmes proposent des cures à base de jus de légumes, une alternative qui ne surprend pas le médecin. « Dans ce cas-là, le but n’est pas d’avoir grand-chose à digérer. Le liquide est absorbé très rapidement. Cela permet au système digestif de se reposer. Prendre du jus prévient l’hypoglycémie. Le Docteur Inga Couffignal explique que cette discipline permet de « réparer les cellules oxydées par le stress ou la pollution environnante ».

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Malgré cela, le médecin rappelle que l’abstinence alimentaire ne s’improvise pas, « il faut faire un bilan avec un professionnel, le patient doit être stable sur le plan de la santé. Nous ne pouvons pas imaginer tout ce que fait notre médecin. corps quand tu ne manges pas.

“Il faut s’intéresser à cette médecine alternative”

« Les gens ont peur du jeûne, car beaucoup le font bon gré mal gré, d’autres en font des business lucratifs », explique le professionnel. « De plus en plus d’études montrent les effets positifs de cette discipline sur le corps, notamment sur la concentration. Je reste ouverte, je lis des études et je découvre la pratique, ajoute-t-elle. Si les gens s’y sont tournés, c’est qu’ils n’ont pas trouvé de solution avec nos méthodes. Il faut s’intéresser à cette médecine alternative», conclut Inga Couffignal.

Cours de jeûne au Bastit

Au Clos du Chevalier, sur la commune du Bastit, Pascale Destrel-Daemen organise des stages de 4 ou 6 jours avec des cures à base de jus. L’idée peut surprendre, mais l’organisatrice se justifie : « J’avais la maladie de Lyme, en phase trois. Je prenais beaucoup d’antibiotiques à forte dose. Je ne pouvais pas vivre normalement, j’avais une perte de concentration », explique-t-elle. Avec l’accord de son rhumatologue, elle recherche un traitement alternatif et teste le jeûne. « Après plusieurs jours, mes douleurs se sont atténuées et j’ai retrouvé de l’énergie. »

Depuis, elle organise des cours, accompagnés de randonnées matinales, et des après-midi détente comme des cours de yoga, des massages, un accès au spa et au sauna du lieu. Elle prévient toutefois que ces cours sont réservés aux personnes en bonne santé. « Ce n’est pas parce que c’est une méthode naturelle qu’il faut s’y précipiter tête première. Ces cours ne sont pas destinés aux gens maussades ou aux mangeurs de graines », précise-t-elle.

 
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