A Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), l’Unité de soins de longue durée (USLD), située dans le bâtiment Arcadie de l’hôpital Boucicaut qui fait partie du CHU de Rouen, accueille près de 70 résidents. Tous ont en commun de souffrir de pathologies chroniques, souvent des maladies neurodégénératives, nécessitant une surveillance médicale continue.
« La plus jeune a 40 ans et la plus âgée fêtera ses 100 ans », explique le docteur Karine Kadri qui doit gérer les conséquences des troubles cognitifs ou comportementaux dont souffrent certains. « En vieillissant, nos résidents peuvent développer des formes de démence ou souffrir de la maladie d’Alzheimer. Certains ayant tendance à déambuler sans cesse dans l’établissement. »
Avec un risque majeur : celui de quitter les couloirs pour se rendre dans le vaste parc de l’hôpital, voire dans les rues adjacentes puisque le site est ouvert à la visite. Ce qui s’est déjà produit dans le passé. «Ils ont parfois envie de prendre l’air. Et même s’il y a un code qu’ils ne connaissent pas pour passer la porte principale, ils profitent parfois de son ouverture pour se faufiler dehors”, poursuit le médecin qui souhaite néanmoins que l’unité reste “un lieu de vie qui ne soit pas coupé”. loin du monde. »
C’est pourquoi elle a cherché une solution et trouvé un dispositif développé par une entreprise de la région lyonnaise, « Evit’Errance ». « Il s’agit d’une puce électronique à placer dans les semelles des chaussures ou des pantoufles du résident qui, s’il franchit la porte extérieure de l’immeuble, déclenche une alerte sur le téléphone de l’infirmière de garde. C’est très simple, mais efficace.
-Pour l’instant, l’USLD est équipée de suffisamment de puces pour dix patients, sachant que seuls trois, bientôt quatre, en ont besoin. Financé par la Fondation Charles-Nicolle dans le cadre de son appel à projets concernant les équipements innovants, l’investissement global s’élève à 11 000 €.
“Ce n’est pas un GPS, la personne n’est pas localisée”
Sans batterie ni entretien, ces quelques grammes de technologie ne permettent pas de localiser la personne. « Ce n’est pas un GPS et les puces ne sont pas personnelles », explique le Dr Kadri. « Mais dès que l’alerte est donnée, nous pouvons la récupérer rapidement. Ou s’il fait beau et que nous avons un peu de temps, faites quelques pas dehors avec elle… ». Un soulagement pour le personnel comme l’explique Charlotte Dufosset, une des infirmières en poste à Mont-Saint-Aignan : « C’est un vrai plus. Dans quelques instants nous pouvons intervenir. Pour eux, ce n’est pas contraignant. Et pour nous, c’est rassurant de savoir qu’ils sont équipés car c’était une peur que nous avions constamment.
Discret, le système est, selon Karine Kadri, bien moins stigmatisant qu’un bracelet au poignet ou à la cheville. « Pour ceux qui sont encore en mesure de nous donner leur autorisation, nous leur demandons s’ils acceptent. Sinon, on le demande aux familles qui sont rassurées de savoir que leurs proches bénéficient d’un tel dispositif. » Selon le médecin, depuis sa mise en place à Boucicaut le système a déjà fait ses preuves à plusieurs reprises. Et d’autres services du CHU de Rouen réfléchissent à se doter de puces similaires.
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