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la vaccination obligatoire des soignants contre la grippe en question

Un moyen de réduire la transmission de la grippe aux personnes vulnérables ou un levier moins efficace ? L’éclatement de l’épidémie et son fort impact sur les hôpitaux ont relancé en la question sensible d’une éventuelle obligation vaccinale pour les soignants.

Le ministre de la Santé Yannick Neuder l’a mis sur la table vendredi 17 janvier 2025 sur Franceinfo, faire face aux répercussions d’une grippe plus sévère cette saison, afin de préparer l’automne 2026.

Un quart des professionnels de santé vaccinés

L’obligation de se faire vacciner contre la grippe était inscrite dans la loi depuis 2005, mais a été suspendue par décret en 2006, le Conseil supérieur de l’hygiène publique ayant jugé qu’elle “risquerait d’altérer l’accompagnement des professionnels”. Depuis, la vaccination anti-Covid exigée des soignants sous peine de suspension pendant la pandémie, de l’automne 2021 au printemps 2023, a créé de grandes tensions.

Fortement recommandée par les autorités, la vaccination contre la grippe reste minoritaire chez les professionnels de santé en France. Si la proportion actuelle n’est pas connue, elle était de l’ordre de 22 à 25 % les saisons précédentes, soit un tiers de l’objectif d’au moins 75 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé.

A l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, seuls 19 % des soignants sont vaccinés cette saison contre la grippe, selon le directeur général Nicolas Revel. Chef des urgences de l’hôpital Delafontaine (Seine-Saint-Denis), Mathias Wargon s’est ému de ne compter aucun “même pas 10%” dans ses équipes, affirmant avoir “déjà entendu des infirmiers dire : “Si c’était important, ce serait obligatoire.” »

Quatre vaccins sont actuellement obligatoires pour le personnel des hôpitaux ou des maisons de retraite : diphtérie, tétanos, poliomyélite et hépatite B.

Obligation non recommandée par la Haute Autorité

S’il faut d’abord veiller à ce que chaque établissement promeuve “toutes les conditions d’accès à la vaccination” pour les soignants, “il ne devrait y avoir aucun tabou”selon le ministre Yannick Neuder, cardiologue, qui a chargé la Haute Autorité de Santé de “faire le point”.

À l’été 2023, cette autorité sanitaire considérait que le « une faible couverture pose légitimement la question de la vaccination obligatoire » soignants contre la grippe, mais ne l’avaient pas recommandé.

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Pour justifier sa position, elle a mentionné « l’efficacité inégale de la vaccination contre la grippe au fil des années » (40 à 75%) et ont jugé de grandes études nécessaires pour « vérifier et quantifier l’impact de la mise en place de la vaccination obligatoire des professionnels de santé sur le fardeau de la grippe nosocomiale ».

« Exiger des preuves scientifiques »

« Nous ne sommes pas ici dans une situation d’urgence pandémique. Ne peut-on pas exiger des preuves scientifiques ? »a lancé mardi X l’épidémiologiste Antoine Flahault, de l’Université de Genève, pour qui l’obligation vaccinale des soignants n’est pas « impossible en l’absence de preuves scientifiques d’une réduction du risque de grippe » transmis en milieu hospitalier.

A l’inverse, l’Académie de médecine plaide depuis des années pour une vaccination annuelle obligatoire contre la grippe et le Covid pour les soignants, estimant que, “loin d’une atteinte à la liberté individuelle”ils «faire honneur à leur métier».

« Dégradé professionnel »

Et depuis longtemps, en France comme dans d’autres pays, les médecins sont généralement plus vaccinés que les infirmiers, eux-mêmes plus vaccinés que les aides-soignantes.

« Ce «graduation professionnelle» est régulièrement analysé dans le seul but d’une meilleure formation scientifique des médecins, mais c’est beaucoup plus complexe »pour le sociologue Hugo Touzet, qui a participé à une étude sur « les aspects humains et sociaux de la vaccination en France depuis le Covid-19 ».

Donc, « la dégradation des conditions de travail des infirmiers dans les hôpitaux – lorsqu’ils se sentent non reconnus, mal payés – peut générer une méfiance envers les autorités sanitaires et/ou leur hiérarchie, ce qui peut affecter leur perception ou leur adhésion aux vaccins. “, a-t-il expliqué.

« Au-delà d’une obligation, […] ce qui est très important c’est que nous abordions la question de la vaccination dans notre pays”selon le patron de l’AP-HP. Pour le Ministre de la Santé, « Pays du pasteur »il y a encore « nécessité de mesures éducatives ».

 
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