Pour éviter des séjours hospitaliers prolongés, de plus en plus de patients bénéficient de l’HAD. Hospitalisation à domicile prescrite par un médecin pour les patients de tout âge qui nécessitent des soins que la médecine communautaire ne peut prodiguer.
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Elle pourrait avoir quelques craintes d’être manipulée par cette dame qui porte une blouse et un masque. Mais Clarisse est malheureusement habituée à voir des infirmières et des médecins. A cinq mois, ce joli bébé aux grands yeux bleus et au grand sourire a déjà passé près de deux mois à l’hôpital immédiatement après sa naissance. Née avec une grave malformation cardiaque, elle a nécessité des soins médicaux approfondis.
De retour chez elle à l’automne, Clarisse bénéficie désormais d’une hospitalisation à domicile pour son suivi médical. Pendant de nombreuses semaines, Bérénice Caplin, puéricultrice, est venue chaque jour accompagnée d’un pédiatre pour vérifier les constantes de la petite fille et suivre l’évolution de sa santé. Et comme tout se passe bien, le professionnel ne vient que deux fois par semaine.
Surveillance de la tension artérielle et de la saturation en oxygène, des actes médicaux qui ne justifiaient plus le maintien de Clarisse à l’hôpital, mais qui sont trop complexes et techniques pour être réalisés par la médecine de ville. Ses parents ont donc opté pour l’HAD, une hospitalisation à domicile. Des soins qui atténuent grandement le stress déjà provoqué par la pathologie de leur fille. “C’est super rassurant, sourit Laetitia, la maman de Clarisse. L’hôpital est très stressant. Là, à la maison, il y a ses frères, ses sœurs. Nous pouvons en profiter davantage. Il n’y a pas non plus de machines branchées en permanence. C’est quand même bien mieux. C’est un peu une vie de famille normale. C’est tellement mieux d’être à la maison plutôt qu’à l’hôpital. C’est moins d’allers-retours et donc moins de stress.“
-Une dizaine de kilomètres plus loin, Claudette Riou vit seule depuis le décès de son mari. Suite à des complications postopératoires à une jambe, Claudette a également été traitée en HAD. Si elle a passé un bon séjour à l’hôpital, la septuagénaire n’a pas souhaité le prolonger. “Rentrer à la maison, c’est mieux. Être soigné à la maison, c’est quand même bien. Et puis il y a une convivialité avec l’équipe HAD. Ils sont formidables, sympathiques, compétents, attentifs. Je suis ravi. Et je suis à la maison. Je vais mieux qu’à l’hôpital.“
Chaque matin, Lucas François vient panser Claudette. Au-delà des gestes techniques, les relations humaines sont, selon lui, le fondement de l’hospitalisation à domicile. “Le côté relationnel est aussi important que l’habillage que je donne à Madame. Concrètement, si je faisais seulement l’habillage, qu’on ne se parlait pas et que je repartais, ça ne servirait à rien.», explique-t-il.
Ces soins extra-hospitaliers sont assurés par Soins service, une association amiénoise. Financé par la Sécurité sociale, il couvre les actes médicaux qui ne sont pas assez lourds pour justifier une hospitalisation, mais pas assez légers pour la médecine de ville. “Soit on prolonge un séjour à l’hôpital, soit on l’évite tout simplement en soignant la personne dans son environnement.précise Nicolas Pipart, directeur général de l’association. Les soins prodigués dans les établissements dits conventionnels sont souvent des soins liés à des actes chirurgicaux, médicaux ou obstétricaux. La prise en charge HAD est différente car il n’y a forcément pas de chirurgie ni d’accouchement. Les prescripteurs de l’HAD sont soit des médecins hospitaliers, soit des médecins généralistes. Dans certains cas, cela peut se faire à la demande du patient ou de sa famille.“
Chaque jour, 230 patients de tous âges sont pris en charge à l’HAD par les 80 personnels soignants du service Soins.
Edité par Jennifer Alberts/FTV
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