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une nouvelle définition pour enfin clore un vieux débat

Le 14 janvier, une Commission composée de 56 experts multidisciplinaires internationaux dans le domaine de l’obésité, dont des personnes vivant avec l’obésité, a publié dans la revue médicale anglaise The Lancet Diabète et endocrinologie le fruit de leurs délibérations qui visaient à régler une fois pour toutes l’une des plus grandes controverses de la médecine : l’obésité est-elle une maladie, oui ou non ?

Comme initialement les membres du comité étaient très loin d’être d’accord quant à la réponse à apporter à cette question, leurs travaux menés sur une période de plus de deux ans les ont amenés à proposer un nouveau concept : distinguer l’obésité clinique , une maladie, l’obésité préclinique, qui n’est pas une maladie, du moins pas au moment de son diagnostic.

Dès le début de leurs délibérations, les commissaires ont reconnu les grandes limites de la définition traditionnelle de l’obésité basée sur l’indice de masse corporelle (IMC), une critique que nous avons formulée à plusieurs reprises depuis des décennies ici au Québec. Le comité recommande donc d’aller au-delà de l’IMC et souligne l’importance d’ajouter la mesure du tour de taille, une approche également largement étudiée par nos équipes de recherche québécoises. Cela dit, les commissaires mentionnent que même une mesure précise de l’adiposité ne suffit pas à diagnostiquer l’obésité clinique. Bien plus que la simple mesure des facteurs de risque, la Commission définit l’obésité clinique par la présence de symptômes et par des lésions ou dysfonctionnements d’organes et de systèmes (18 au total pour les adultes et 13 pour les enfants et adolescents). ) qui peut être lié à un excès d’adiposité.

Diagnostique

Avec de tels critères, l’obésité clinique peut désormais être clairement diagnostiquée comme une maladie et elle doit être traitée afin de soulager le plus rapidement possible les personnes touchées.

À l’inverse, même en présence d’un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire ou métabolique, la personne qui ne présente aucun symptôme et aucun signe de lésion de ses organes cibles recevra un diagnostic d’obésité préclinique. doivent cependant bénéficier de mesures préventives ou de soins plus ou moins intensifs selon leur état, afin de réduire leur risque de développer une obésité clinique.

Les recommandations de la commission ne sont pas sans conséquences lorsque l’on considère la prévalence élevée et croissante de l’obésité au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. Puisqu’il est désormais proposé de considérer l’obésité clinique comme une maladie, il est urgent qu’en plus des mesures de santé publique visant à aménager des milieux et des conditions de vie moins obésogènes et plus compatibles avec la santé, des ressources soient prioritaires dans notre système de santé. afin de soulager les symptômes des personnes souffrant d’obésité clinique.

Hétérogénéité de l’obésité

De plus, cette nouvelle distinction entre obésité préclinique et clinique prend en compte la complexité et l’hétérogénéité de l’obésité, une problématique que nous soulignons depuis des décennies au Québec et qui fait maintenant l’objet d’innombrables démonstrations scientifiques. À cette fin, nous espérons que ce concept d’obésité clinique pourra contribuer à réduire la stigmatisation des personnes qui en souffrent, car elles ont besoin de ressources et de soutien plutôt que de discours moralisateurs.

Enfin, nous tenons à souligner que le Québec bénéficie d’un important réseau de cliniciens et de chercheurs de renommée internationale dans ce domaine. Cette expertise remarquable devrait être davantage mise à profit afin de servir la population québécoise de tous âges, tant en termes de soins que dans les approches préventives à mettre en œuvre dans les services de santé locaux et de santé publique.

Photo Jean-Pierre Després

Jean-Pierre Després, PhD

Professeur, Université Laval et Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec

Directeur Scientifique de VITAM – Centre de Recherche en Santé Durable

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CIUSSS de la Capitale-Nationale

Photo André Tchernof

André Tchernof, PhD

Professeur, Université Laval et Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec

Directeur du Réseau de recherche en santé cardiométabolique, diabète et obésité

Fannie Lajeunesse-Trempe, MD. FRCPC. Interniste généraliste et spécialiste en médecine bariatrique Professeur, Université Laval et

Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie du Québec

Marie-Philippe Morin, MD. FRCPC.ABOM

Spécialiste en médecine interne générale et bariatrique

Chef du service de médecine interne générale

Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie du Québec

 
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