Retour sur la problématique avec la Dre Angela Genge, directrice de la clinique de SLA au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal), qui agira à titre de conseillère de santé publique sur ce dossier.
Depuis trente ans dans le monde, le nombre de cas de SLA ne cesse d’augmenter. Il y a environ trente ans, la maladie touchait 1,5 à 2 personnes pour 100 000 habitants. Ce chiffre est d’environ 2 à 5 personnes pour 100 000 habitants.
La SLA est une maladie neurodégénérative qui attaque les cellules nerveuses du corps, provoquant une atrophie musculaire.
Les personnes touchées perdent progressivement l’usage de leurs membres et éprouvent également des problèmes respiratoires.
Dans 80 % des cas, ils décèdent généralement deux à cinq ans après le diagnostic.
La cause de la SLA n’est pas connue. Environ 10 % des cas sont liés à une forme familiale ou héréditaire. Dans ce cas-ci, on sait qu’il s’agit de mutations génétiques, observe le Dr Genge.
Selon SLA Québec, la maladie est le plus souvent diagnostiquée entre 40 et 70 ans.
« Ce qu’on voit le plus souvent, ce sont des gens qui sont en très bonne santé, actifs et en pleine vie », note le Dr Genge, qui fut le médecin de Marco Brindle, l’épouse de Julie Dubois, la femme qui a alerté la santé publique de le nombre anormalement élevé de cas dans la région.
M. Brindle est décédé de la maladie en janvier 2024. Résidente de Saint-François-Xavier-de-Brompton, Julie Dubois souligne désormais qu’il y a 23 cas seulement dans les secteurs de Windsor, Saint-François, Richmond et Valcourt.
Selon SLA Québec, « le tabagisme est le seul facteur environnemental reconnu comme ayant une influence directe sur l’augmentation du risque de développer la SLA ».
“Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un risque important”, a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas comme le cancer ou les maladies cardiaques », dit-elle.
-La pratique de certains sports comme le football pourrait également représenter un facteur de risque.
Les militaires font également partie des groupes de personnes qui semblent courir le plus grand risque de développer la maladie. La recherche fait notamment état de soldats atteints de SLA après la guerre du Golfe.
De plus, le Dr Genge rapporte une étude menée dans le New Hampshire qui suggérait une corrélation entre l’augmentation des cas de SLA et les lacs affectés par les algues bleu-vert (cyanobactéries).
Plusieurs espèces de cyanobactéries produisent des cyanotoxines. Parmi les principales cyanotoxines, on retrouve le BMAA (pour Beta Méthyl-amino-N-alanine).
Dans un document en ligne, l’Institut national de santé publique (INSPQ) émet des soupçons sur un lien entre le BMAA et des maladies dégénératives comme la SLA ou la maladie d’Alzheimer, mais souligne qu’il n’existe pas encore de « relation causale entre la toxine et les maladies neurodégénératives ». montré de manière adéquate.
Y a-t-il déjà eu une enquête de santé publique liée à la SLA au Québec ? C’est la première fois que le Dr Genge a connaissance dans la province, répond-elle.
Quant à la suite, la première étape sera de confirmer s’il existe un cluster de cas dans le secteur.
Tout en indiquant que la santé publique est la mieux placée pour parler du processus à venir, elle note qu’il faudra d’abord s’assurer que les cas de SLA identifiés soient bien déclarés.
Selon le Dr Genge, nous ferons également attention aux antécédents de la personne qui a reçu un diagnostic, par exemple si elle est née à Windsor et y a vécu toute sa vie ou si elle y est née et a ensuite quitté la région. ville. Ce sont deux possibilités différentes, souligne-t-elle.
On ne sait toujours pas quelle sera l’étendue de la zone d’étude, par exemple si elle s’étendra jusqu’en Estrie.
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