Ce n’est un secret pour personne : dans de nombreuses maisons de retraite, la qualité de vie des personnes âgées est remise en question. Les conditions dans lesquelles vieillissent nos aînés sont devenues un véritable enjeu de société. Et à juste titre.
Dans ce contexte, Heydii a choisi de mettre en avant deux sujets qui, en tant qu’orthophoniste, lui tenaient à cœur.
Le premier : isolement. Une grande majorité de personnes âgées souffrent d’un trouble sensoriel et/ou cognitif qui gêne la communication.
Or, il est fréquent de constater que de nombreux échanges sont empêchés par l’ignorance ou de fausses croyances.
« Il ne parle pas, il doit être déprimé. Elle ne participe pas, c’est parce qu’elle a toujours eu un mauvais caractère ».
L’interaction avec les autres est la source la plus importante de stimulation cognitive et émotionnelle. Il est important de comprendre que communiquer de manière appropriée est une démarche bienveillante.
« Quand on sait tout ce qui se passe dans le cerveau de quelqu’un à qui on parle, on y prête vraiment attention. », explique Juliette Akari, formatrice.
La seconde : repas. De nombreux résidents se trompent et ont des problèmes dentaires.
Là encore, certaines croyances ont la vie dure : « si on lui donne une alimentation mixte, il fera moins d’erreurs, il sera plus en sécurité, et cela m’enlève toute responsabilité. La famille veut apporter un gâteau pour l’anniversaire, n’est-ce pas ? « .
L’alimentation est au cœur de nombreuses problématiques éthiques, et il est courant de surtraiter les gens en ajustant la texture de leurs repas.
« Quand on est conscient de toutes les conséquences inhérentes au changement des repas des personnes âgées, on y réfléchit à deux fois avant de choisir la voie de la facilité. », assures Coralie Marquenier, speech therapist.
En conclusion : discuter avec un résident, lui donner à manger, ne peut être des tâches chronométrées à réaliser, sans comprendre tous les enjeux.
Parce que ce sont les derniers plaisirs d’une vie. Car le temps « gagné » en ne répondant pas à ces besoins fondamentaux se traduit par une accélération de la dégradation globale de l’état de santé et de la dépendance, et donc une augmentation du besoin d’assistance.
Pour sensibiliser, réfléchir, agir auprès de nos parents, grands-parents, résidents, patients, ces orthophonistes ont mis en place un organisme de formation pour aborder ces sujets au sein des EHPAD.
Derrière Heydii, trois orthophonistes fondatrices : Alicia Berteau, Coralie Marquenier et Juliette Akari. Tous avec une expérience professionnelle auprès des personnes âgées et dans la prestation de soins neuro-gériatriques.
Grâce à leur expérience, ils ont observé à quel point la dynamique de la personne et de son entourage va tout changer dans le vieillissement dans de bonnes conditions.
Ils ont créé Heydii pour transmettre un savoir aux professionnels et aux familles qui côtoient au quotidien des personnes vieillissantes fragiles : redonner confiance, soutien et compréhension autour de ces sujets sensibles.
Ils ont à cœur de rendre ces notions accessibles à tous, car ce sont des sujets auxquels nous sommes ou serons, directement ou indirectement, confrontés.
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