La grippe fait rage en France, à tel point que plusieurs dizaines d’hôpitaux ont dû lancer en urgence un plan blanc pour faire face à l’afflux massif de patients touchés par la maladie. Deux chercheurs expliquent pourquoi cette épidémie est si virulente cet hiver.
L’épidémie de grippe fait actuellement rage dans toute la France, obligeant les autorités sanitaires à prendre des décisions drastiques en déclenchant le plan vierge dans plusieurs hôpitaux. Des dizaines d’établissements sont concernés, ce qui implique de prendre des mesures d’envergure dont la réorganisation de leurs équipes et l’annulation de certaines opérations jugées non urgentes, même celles prévues de longue date, ou encore la possibilité de rappeler les soignants en congés. On fait savoir que toutes les tranches d’âge sauf les moins de 15 ans sont concernées et que le phénomène commence même à toucher les pharmacies qui sont désormais en pénurie de vaccins contre la grippe, après un début de campagne poussif au cours du mois. d’octobre.
C’est pourquoi le laboratoire Sanofi a confirmé leenvoyer de nouvelles doses supplémentairesalors que la campagne de vaccination doit se terminer le 31 janvier et plus de 10,3 millions de personnes ont déjà reçu leur injectionselon BFMTV.
Quels départements sont les plus touchés ?
Selon nos confrères de Progrès qui s’appuient sur des données très précises, « la part des hospitalisations pour grippe ou syndrome grippal parmi les hospitalisations toutes causes confondues se situe à un niveau d’intensité exceptionnellement élevé par rapport aux saisons précédentes ». On estime qu’en moyenne deux admissions aux urgences sur dix sont liées à l’épidémieavec une proportion encore plus élevée dans les régions Grand-Est et Provence-Alpes-Côte-D’azur, dans les départements de la Manche ou encore de la Haute-Vienne. Les départements du Finistère, de l’Indre et du Maine-et-Loire sont à l’inverse les moins touchés. La propagation rapide de l’épidémie de grippe se reflète également dans le nombre d’appels adressés à SOS Médecins, dont un sur cinq en moyenne concerne une personne qui en est atteinte en Provence-Alpes-Côte-D’azur, en Normandie et en Bourgogne. Franche-Comté.
Par ailleurs, la virulence de la maladie doit être prise en compte, étant donné que la part des hospitalisations parmi les passages aux urgences pour grippe durant la première semaine de janvier s’élève à plus de 30% dans certains départements comme les Pyrénées-Atlantiques ou le Var, et concerne majoritairement les 65 ans et plus, toujours selon Progrès.
Il n’est pas trop tard pour se faire vacciner
Mais pourquoi cette grippe est-elle si grave cette année ? Alors que Santé publique France affirme que l’épidémie est « exceptionnellement élevé » dans son intensité dans son dernier rapport du 8 janvier, Emmanuel Piednoir, infectiologue à l’hôpital de Granville et professeur à l’université de Caen, l’explique en évoquant deux éléments importants à prendre en compte. « Nous constatons déjà un nombre de cas beaucoup plus élevé que les autres années. Et la grippe elle-même semble plus grave. Le nombre de visites en réanimation est également beaucoup plus important et la propension épidémique un peu plus élevée.»il indique à Doctissimo. « En France, par méfiance, nous sommes aussi relativement peu vaccinémême dans les populations à risque »ajoute-t-il, tout en regrettant ensuite que “les gestes barrières sont finalement peu suivis et oubliés“.
Son homologue, le docteur Gérald Kierzek, partage son quotidien de médecin urgentiste. « En plus de la méfiance antérieure en matière de grippe et de vaccins, nous sommes également confrontés à une population vieillissante et fragile avec une offre de soins en diminutionce qui provoque inévitablement un embouteillage et une perte d’opportunité »il insiste à son tour, tout en signifiant que « ce n’est pas tant la gravité de la grippe que la appauvrissement de notre système de santé incapable de gérer une épidémie saisonnière (ou une canicule en août…) ». Il entend cependant rappeler qu’il n’est pas trop tard pour se faire vacciner, « parce que nous sommes encore dans une phase ascendante ». “Nous avons probablement encore quelques semaines“il prévient.
Journaliste
Si écrire est un plaisir, être lu l’est encore plus. Passionné de pop culture, Jonathan donne le ton sur le bon ton pour toujours vous tenir bien informé. Attiré par…
Santé
Related News :