Face à l’épidémie de grippe, 87 hôpitaux ont déclenché le plan blanc, un système qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler du personnel en congé, a indiqué ce vendredi le ministère de la Santé. La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin avait évoqué un peu plus tôt sur CNews-Europe 1 une « centaine » d’établissements hospitaliers ayant déclenché ce dispositif, dès jeudi soir, face à l’afflux de patients.
Niveau « exceptionnellement élevé »
L’épidémie de grippe hivernale, qui dure habituellement 10 à 12 semaines, s’est intensifiée début janvier et provoque des hospitalisations à un niveau “exceptionnellement élevé” par rapport aux saisons précédentes, a constaté mercredi Santé publique France (SpF).
Le nombre de décès liés à la grippe, principalement chez les plus de 65 ans, a augmenté. Pour s’en prémunir, les autorités rappellent régulièrement que la vaccination reste la plus efficace, notamment contre les formes graves de grippe et le Covid-19. Il est recommandé aux personnes âgées de 65 ans et plus, aux personnes immunodéprimées, aux nourrissons de plus de six mois présentant des comorbidités, aux femmes enceintes et aux résidents des établissements médico-sociaux.
Appel à se faire vacciner et à respecter les gestes barrières
Sur CNews-Europe 1, Catherine Vautrin a appelé « ceux qui ne sont pas encore vaccinés » à le faire.
« Quand on regarde les arrivées aux urgences et notamment les cas de complications, plus de 70 % d’entre elles sont des personnes non vaccinées et qui sont des personnes éligibles », a-t-elle souligné.
Outre la vaccination, “je crois qu’on a un peu tendance, collectivement, à oublier les gestes barrières” depuis la fin de la pandémie de Covid-19, a observé le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder, lors d’un déplacement à l’hôpital Cochin. à Paris. Il a appelé la population à reprendre ces bonnes habitudes, notamment « se laver les mains » régulièrement avec du gel hydroalcoolique ou du savon, éternuer ou tousser « dans le creux de son coude », ou encore penser à mettre un masque lorsqu’on « sent qu’on présentent des symptômes », notamment dans les lieux confinés, comme les transports en commun. Interrogé sur un éventuel retour de la vaccination obligatoire pour les soignants, le ministre a estimé que « la question va se poser » dans le futur. Il faut d’abord veiller à ce que chaque établissement favorise « toutes les conditions d’accès à la vaccination » pour ses salariés, notamment pendant les heures de travail.
« La situation est tendue »
Mais « il ne doit y avoir aucun tabou ». “La vaccination est un traitement” et d’autres vaccinations sont déjà obligatoires dans “certains organismes professionnels”, comme les crèches, a-t-il relevé. Il a déclaré qu’il souhaitait être ministre « à long terme ». “Prévenir, organiser la grippe de 2026, les décisions seront prises en mars 2025”, a-t-il déclaré.
A l’hôpital Cochin, qui n’a pas déclenché de plan blanc, huit patients se trouvaient vendredi matin sur des civières dans des cartons, en plus des 21 lits prévus pour le service. “La situation est tendue”, mais moins que dans certains territoires, a observé le Dr Florence Dumas, médecin urgentiste, devant le ministre. Elle a souligné qu’il y a deux ans, « il n’y avait pas de patients (surnuméraires) sur civières à Cochin, alors qu’actuellement c’est le cas tous les jours ».
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