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une année 2024 synonyme de forte hausse des cas

Dans son dernier point épidémiologique, Santé publique fait le point sur les cas de coqueluche en 2024. Il apparaît que le nombre de déclarations notifiées à l’ARS La Réunion a connu une augmentation substantielle avec 64 déclarations. A titre de comparaison en 2023, seuls 4 signalements avaient été enregistrés. Les enfants et les nourrissons sont les plus touchés par cette augmentation significative. Nous publions le communiqué ci-dessous. (Photo : www.imazpress.com)

En 2024, les différents indicateurs de surveillance de la coqueluche suivis par Santé publique France La Réunion montrent les tendances suivantes :

– Rapports à l’ARS

Une augmentation des cas de coqueluche déclarés à l’ARS La Réunion, dont 27% des signalements concernaient des nourrissons (enfants de moins de 1 an)

– À l’hôpital

Une augmentation des visites aux urgences pour motif principal de coqueluche par rapport aux années précédentes et touchant majoritairement les enfants de moins de 1 an (48%).

– Données biologiques en ville et à l’hôpital

Lire aussi – Vaccination à La Réunion : la population vaccine davantage mais pas encore assez

Une hausse des PCR positifs et du taux de positivité au 2ème semestre 2024 et, plus particulièrement chez les jeunes enfants

Méthodologie

Une surveillance régionale a été mise en place pour décrire et caractériser les tendances temporelles et l’impact sanitaire de la maladie sur le territoire réunionnais.

Pour ce faire, Santé publique France La Réunion a analysé les données régionales issues de plusieurs sources.

Données des signalements notifiés par l’ARS La Réunion

Il s’agit d’un système de suivi des déclarations de cas de coqueluche mis en place par la Cellule d’Alerte Sanitaire et de Suivi de Prise en Charge (CVAGS) de l’ARS La Réunion.

Les données de reporting nous permettent de suivre les tendances de la population générale.

Données de visites aux urgences – Réseau OSCOUR®

Les données individuelles des passages aux urgences et des hospitalisations pour motif principal coqueluche sont enregistrées quotidiennement par les services d’urgence de La Réunion.

Ces données contiennent des informations démographiques (âge, sexe), administratives (date d’entrée et de sortie des urgences, etc.) et médicales (diagnostics médicaux).
principales et associées codées selon la classification internationale des maladies 10e révision).

Cette surveillance permet de caractériser le profil des cas de coqueluche.

Données biologiques – Réseau 3Labos

Le dispositif 3labos permet la remontée automatisée à Santé Publique France des données d’analyses spécialisées de biologie médicale des laboratoires Cerba et Eurofins-Biomnis pour les prélèvements effectués par les laboratoires en ville ou en milieu hospitalier, à des fins de surveillance ou dans le cadre d’alerte et d’urgence.

Lire aussi – 19 cas de coqueluche enregistrés depuis le début de l’année

Les données 3Labos pour la Réunion ont permis d’avoir les résultats des tests PCR de coqueluche pour suivre la dynamique
circulation de la bactérie Bordella pertussis.

Données biologiques hospitalières

Ces données biologiques en milieu hospitalier permettent de disposer des résultats de PCR positives à la bactérie Bordella pertussis pour décrire et suivre les évolutions temporelles de la maladie, notamment son impact sanitaire.

Résultats

Rapports

En 2024, le nombre de déclarations de cas de coqueluche déclarées à l’ARS La Réunion a connu une augmentation sensible avec 64 déclarations. A titre de comparaison en 2023, seuls 4 signalements ont été enregistrés par le CVAGS.

D’un point de vue temporel, 55% des signalements (n = 35) ont été enregistrés au dernier trimestre 2024 avec un pic en décembre avec le signalement de 14 cas.

L’âge médian des cas signalés est de 15 ans [min : 4 semaines – max : 91 ans]. Si l’on considère la répartition par tranche d’âge : 53% des signalements concernaient les personnes âgées de 15 ans et plus, 27% les nourrissons (enfants de moins de 1 an) et 20% pour la tranche d’âge 1-14 ans.

Indicateurs de suivi hospitalier

Données des visites d’urgence

L’année 2024 a été marquée par une augmentation des passages aux urgences pour cause de coqueluche avec un total de 25 dont 8 hospitalisés.

Lire aussi – Les cas de coqueluche se multiplient à La Réunion

Cette augmentation des visites aux urgences est la plus importante depuis 10 ans, reflétant une circulation active
de la coqueluche à la Réunion.

D’un point de vue temporel, les visites aux urgences n’ont concerné que le 2ème semestre 2024, dont 68% (n=17) au dernier trimestre 2024.

Concernant la répartition par tranche d’âge des passages aux urgences, les enfants de moins de 1 an constituent la population à risque en 2024 avec 48% (n=12/25) des passages aux urgences.

Sur la période 2013 à 2024, les enfants de moins de 1 an représentaient près de 5 visites aux urgences sur 10.

Données biologiques

À l’hôpital

En 2024, les données biologiques hospitalières indiquent une augmentation du nombre de tests PCR positifs à la coqueluche avec un total de 37 par rapport aux années précédentes, confirmant la résurgence et la circulation de la maladie à La Réunion même si le nombre de cas reste faible.

Depuis le 1er janvier 2024, les données biologiques font état d’un total de 37 recherches PCR positives à Bordella Pertussis avec un taux de positivité qui reste très faible (1,2%) mais en augmentation depuis début 2024.

Au dernier trimestre 2024, 22 PCR positifs à la coqueluche ont été identifiés, soit un taux de positivité de 2,4 %.

En médecine de ville

En 2024, les données du réseau 3Labos montrent une augmentation du nombre de tests PCR coqueluche au second semestre 2024, illustrant une circulation active de la maladie. De juillet à décembre 2024, 95 PCR positifs ont été enregistrés avec un taux de positivité annuel de 9,2%.

Le mois d’août 2024 a été caractérisé par le taux de positivité maximum à 11,6% avec 24 PCR positifs.

La répartition des RAP par tranche d’âge en 2024 a montré que les jeunes enfants de 6 à 10 ans étaient les plus touchés (28,6 %) suivis des adolescents et jeunes adultes de 11 à 24 ans (22,7 %).

Mesures de prévention

Vaccination contre la coqueluche pour les femmes enceintes.

La Santé publique rappelle l’importance des recommandations vaccinales pour les femmes enceintes.

Dans le contexte de l’épidémie de coqueluche qui sévit cette année 2024 et pour protéger les plus jeunes nourrissons pour lesquels la maladie est particulièrement grave, la vaccination contre la coqueluche des jeunes mamans reste indispensable et la meilleure protection possible.

En effet, les nourrissons ne peuvent bénéficier d’une protection suffisante qu’après un schéma vaccinal complet à 2, 4 et 11 mois. Là vaccination est donc recommandé aux mamans pendant la grossesse et à chaque grossesse.

Cette vaccination des femmes enceintes, recommandée dès le deuxième trimestre de la grossesse et au plus tard un mois avant l’accouchement, recommandée depuis 2022 en France, est la mesure la plus efficace pour protéger le nourrisson dès la naissance grâce au transfert transplacentaire
anticorps maternels.

Le Haute Autorité de Santé a recommandé le 22 juillet 2024 que toute personne en contact étroit avec un nouveau-né et/ou un nourrisson de moins de 6 mois en milieu familial reçoive un rappel, si sa dernière vaccination contre la coqueluche remonte à plus de 5 ans. Cliquez ici.

Epi-Phare a récemment publié le résultats d’une étude nationale réalisée à partir des données du SNDS sur la couverture vaccinale (CV) contre la coqueluche des femmes enceintes en France (dont la grossesse a débuté entre août 2023 et mars 2024), les caractéristiques de ces femmes enceintes et les facteurs influençant la vaccination.

Ces résultats montrent que la couverture vaccinale contre la coqueluche dans cette population était de 63,2% avec plus de 90% des femmes ayant été vaccinées entre la 18ème et la 34ème semaine de grossesse.

Ils montrent également que le taux de vaccination connaît une forte augmentation en France chaque année depuis 2021. Selon cette étude, les taux de vaccination se situaient respectivement autour de 41 %, 12 % et 2 % pour les années 2023, 2022 et 2021.

Conclusions

Comme en France, la Réunion a connu une circulation de la bactérie plus importante que les années précédentes.

Les indicateurs de surveillance hospitalière et biologique indiquent une nette augmentation du nombre de cas dans la population notamment, à partir du second semestre 2024.

Les enfants, et particulièrement les nourrissons (enfants de moins de 1 an), représentaient une proportion importante des cas de coqueluche.

La protection des nouveau-nés et des nourrissons doit donc être une priorité. Elle repose sur la stratégie d’immunisation passive induite par la vaccination de la future maman au cours de sa grossesse (passage transplacentaire des anticorps) en privilégiant la période du 5 au 8 et pour chaque grossesse.


Par ailleurs, la protection des jeunes enfants passe par une stratégie de primo-vaccination obligatoire, à savoir :

– 1ère dose à 2 mois

– 2ème dose à 4 mois

– 1er rappel à 11 mois

Enfin, les recommandations émises cet été par la Haute Autorité de Santé (HAS) le 22 juillet 2024 et le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) le 12 août 2024, sur les personnes en contact étroit avec un nouveau-né et/ou un nourrisson de moins supérieure à 6 mois et la prévention chez les personnes à haut risque et à risque de forme grave de la maladie est maintenue.

PLANIFIER LA VACCINATION

NOURRISSONS ET ENFANTS (JUSQU’À 13 ANS) :

– Primo-vaccination obligatoire à l’âge de 2 mois, 4 mois et premier rappel à 11 mois (3 doses).

-Suivi des rappels à 6 ans et entre 11 et 13 ans.

ADULTES :

– Rappel aux mamans à chaque grossesse, quel que soit l’âge de la mère

– Rappel à 25 ans : 1 dose de vaccin combiné contenant le vaccin coquelucheux (sauf en cas de vaccination coquelucheuse de moins de 5 ans). Si ce rappel n’a pas été fait à 25 ans, il peut être fait à tout moment entre 26 et 39 ans.

– À l’âge de 45 et 65 ans dans un contexte professionnel.

– Rappels éventuels dans le cadre de la stratégie cocooning, à faire au cas par cas.

La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire mais doit être déclarée à la plateforme de veille sanitaire et d’urgences ARS Océan Indien dans 2 situations précises :

– Survenance de cas groupés (à partir de 2 cas).

– Déclaration des infections nosocomiales (éviter la déclaration des EOH et E-Sin)

Le nombre minimum de cas pour intervenir est de 1 cas. Compte tenu du contexte actuel de circulation de la coqueluche à La Réunion et d’une couverture vaccinale insuffisante, notamment pour les rappels, tout cas, même isolé, doit être signalé par les professionnels de santé à :

ARS La Réunion Tel: 02 62 93 94 15 Fax: 02 62 93 94 56

E-mail: [email protected]

ARS, Santé Publique France, Coqueluche, surveillance épidémiologique

 
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