Toutefois, les STR sont encouragés (« Single Tablet Regimen », une trithérapie combinée en un seul comprimé). Ainsi, lorsque cela est possible après un contrôle virologique soutenu, une réduction thérapeutique est recommandée. Notamment par des traitements injectables lorsque cela est possible (injections tous les 2 mois),
Par ailleurs, pour l’ETP, des alternatives moins coûteuses et mieux tolérées, comme le DelStrigo ou la trithérapie à base de Doravirine, sont privilégiées.
Le VIH est-il toujours un obstacle à la grossesse ou à l’allaitement ?
TC : Actuellement, le traitement par le Dolutégravir apporte des données rassurantes pour faciliter la prise en charge des femmes enceintes. Il peut être utilisé sans crainte pendant la grossesse. Pour l’allaitement, il est désormais possible sous certaines conditions : contrôle virologique optimal de la mère et proposition d’une prophylaxie antivirale prolongée du nourrisson pendant toute la durée de l’allaitement pour prévenir tout risque de transmission résiduelle.
« Le test VIH sans ordonnance est majoritairement utilisé par les 25/49 ans à 44% et seulement 12% chez les moins de 25 ans »
En 2023, 7,5 millions de sérologies VIH ont été réalisés en France, en nette augmentation par rapport à 2022. Ce dépistage est-il efficace et bien orienté ?
CT : Le nombre de tests de dépistage du VIH a rattrapé son retard post-Covid à 7 513 155 tests en 2023 avec une assez bonne répartition sur le territoire hors Val de Loire et Bourgogne.
Pour ceux qui connaissent des ressources comme le CeGIDD ou le dispositif « Test sans ordonnance », le dépistage est relativement simple d’accès. Or, le test sans ordonnance est majoritairement utilisé par les 25/49 ans à 44% et seulement 12% chez les moins de 25 ans.
De plus, les populations clés, souvent éloignées du système de santé, restent sous-dépistées. Ces tests sont parfois réalisés « hors les murs » grâce aux associations communautaires et au CeGIDD. En 2023, 11 753 sérologies positives ont été enregistrées, mais le véritable défi reste l’accessibilité pour les populations vulnérables.
« Le VIH reste une infection chronique qui peut devenir une maladie si elle n’est pas correctement traitée »
43 % des infections au VIH ont été découvertes à un stade tardifil est de 27 % à un stade avancé et de 16 % à un stade tardif non avancé. Face à ces évolutions, avez-vous le sentiment que les gens craignent moins le VIH ? quel message devons-nous envoyer à nos patients ?
TC : C’est assez difficile à dire, la peur est différente selon les caractéristiques socio-ethniques des gens. En termes de prévention et de traitement, il existe sans aucun doute un gros problème d’information et d’apprentissage pour gérer sa propre santé.
Le VIH est toujours présent, c’est le message clé. Nous devons donc continuer à lutter pour réduire son incidence. Pour cela, deux actions sont centrales : se protéger au maximum avec la PrEP et faire évaluer son risque VIH par des professionnels, que ce soit par des associations ou par la communauté médicale. Les patients ne doivent pas hésiter à consulter pour les vaccins nécessaires à la protection de leur santé sexuelle et globale.
Le VIH reste une infection chronique qui peut devenir une maladie si elle n’est pas correctement traitée, elle est moins grave que le diabète mais avec un tabou toujours important dont les enjeux ne concernent pas seulement le patient lui-même mais la communauté dans laquelle il vit.
Une infection par le VIH nécessite que le patient s’implique dans sa santé car plus la personne est impliquée, moins la charge de soins sera lourde (passage aux injectables, etc.).
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