Loin des fours traditionnels de production d’acier, des scientifiques chinois ont récemment dévoilé une nouvelle méthode révolutionnaire. Il s’agit d’une technique 3 600 fois plus rapide qui entraîne également la disparition du charbon habituellement nécessaire à la fabrication de l’acier.
Un procédé révolutionnaire pour fabriquer de l’acier
Rappelons d’abord que l’acier est un alliage principalement composé de fer et de carbone. Depuis le XIXème siècle, ses propriétés mécaniques de dureté, de résistance et d’élasticité sont très appréciées dans diverses industries, dans la construction, ainsi que dans le génie civil et militaire. Sa production implique broyage du minerai de fer avant de le classer en grains. Ces grains se collent ensuite les uns aux autres avant que le mélange ne soit cuit à 1 300°C. Le fer extrait du minerai se charge alors de carbone et est finalement transformé en fonte.
Alors que le processus traditionnel nécessite entre cinq et six heures, une équipe de l’Académie chinoise d’ingénierie promet un résultat similaire entre trois et six secondessoit 3 600 fois plus rapide. Comme l’explique le South China Morning Post dans un article du 8 décembre 2024, des chercheurs injectent de la poudre de minerai de fer très finement broyée dans un haut fourneau extrêmement chaud à l’aide d’une lance vortex. L’objectif ? Générer un réaction chimique explosive ce qui provoque la formation de gouttes de fer liquides et incandescentes. Ces gouttes tombent ensuite au fond du four et forment un flux de fer très pur directement utilisable.
Selon Zhang Wenhai, l’auteur principal des travaux, ce résultat intervient après une décennie de recherche. Cela indique également que le processus fonctionne également avec des minerais à faible teneur en ferune ressource dont la Chine dispose en abondance.
Des possibilités intéressantes pour la Chine
Dans un avenir proche, la démocratisation de cette méthode sans charbon devrait réduire d’un tiers le coût énergétique de l’acier. Cela pourrait donner à ce pays un élan vers ses objectifs de réduction des émissions de GES. En outre, il existe un potentiel de réduction significative des importations de minerai à haute teneur en fer en provenance d’Australie, du Brésil et de certains pays africains.
Enfin, il est possible que les répercussions de la généralisation de cette technique en Chine aient aussi d’autres conséquences à l’échelle mondiale. En produisant de l’acier plus rapidement et peut-être en plus grandes quantités, la Chine pourrait devenir encore plus compétitif dans différents secteurs industrielsy compris les automobiles. Elle pourrait également exporter des produits sidérurgiques plus intéressants en termes d’empreinte carbone.
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