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Vosges – Un deuxième voyage en Norvège se prépare pour ramener entre 30 et 40 Grands tétras et poursuivre l’expérience

Un deuxième voyage en Norvège se prépare pour ramener entre 30 et quarante oiseaux et poursuivre l’expérience. “9 oiseaux, c’est trop peu pour tirer des conclusions et nous devons
laisser 5 ans pour voir si ça marche », explique Fabien Diehl, chef de projet Grand
Tétras au Parc Naturel des Ballons des Vosges.

Lorsque le 6ème oiseau a été retrouvé mort fin novembre, ce fut une véritable déception. L’un d’eux aurait subi une collision, mais 4 d’entre eux ont été surpris la nuit, dans leur nid, par des martres. « Nous n’avons trouvé que l’étiquette et un tas de plumes, nous n’avons donc aucune certitude sur les causes du décès, mais la prédation est la plus probable. La prédation a toujours existé. ».

Nous voulons sauver l’espèce.

« Le pari de cette expérimentation, c’est que quelques oiseaux parviennent à se reproduire, défend Fabien Diehl, sinon c’est l’extinction. Nous voulons sauver l’espèce. Il reste 3 à 5 oiseaux dans les Vosges que nous avons vus sur des images pièges photographiques. Nous ne savons pas exactement combien il en reste, mais en raison de la consanguinité, nous n’avons observé aucune nidification depuis 2018..

Les oiseaux se sont bien adaptés.

« Ce qui est étonnant, c’est que dès le début du projet, nous nous sommes retrouvés face à un débat clivant et subjectif, les « pour » et les « contre » qui pensaient que c’était fichu. ». Les opposants au projet soutiennent que l’environnement n’est plus favorable, ni en termes de superficie, ni en termes d’alimentation, et que le réchauffement climatique n’arrange rien. Ce que réfute Fabien Diehl. « Les oiseaux se sont parfaitement adaptés après leur lâcher. Une poule a même niché quelques semaines plus tard. Cela n’a pas fonctionné. Les œufs ont disparu, mais elle se sentait suffisamment bien pour faire un nid. dit l’entraîneur.

Un habitat jugé convenable

« Un tétras a besoin de 50 à 100 ha. Le grand tétras souhaite une mosaïque d’habitats en fonction des époques de sa vie et des saisons. Souvent on idéalise les critères du milieu d’accueil, poursuit-il. Les Norvégiens nous ont raconté qu’ils trouvaient parfois du Grand tétras chez eux dans des endroits inattendus qui leur semblaient défavorables. Ils sont venus voir le Grand Ventron et ont trouvé l’habitat très bon ».

Oiseaux morts à l’automne

« Les 5 oiseaux sont morts en automne, 4 étaient dans la réserve naturelle. Ils n’ont pas cherché à chercher ailleurs. Ils n’ont pas non plus souffert du trafic touristique. Le seul oiseau entier que nous avons pu autopsier n’a pas subi de collision. Nous n’avons trouvé aucun virus, aucune trace de grippe aviaire. Il avait pris 800 grammes, avait une récolte pleine de feuilles de bleuet, d’aiguilles de sapin et de feuilles de fougère..

Protéger les nids ?

« Pour nous, ce n’est pas un problème d’adaptation qui provoque leur mort, mais plutôt une prédation. 4 ont subi une prédation nocturne. Les chouettes pouvaient aussi chasser le grand tétras, mais nous avons trouvé les balises sur place. Les hiboux auraient pris leurs proies, nous avons donc tendance à pencher vers les martres. Pour résister à ce taux de prédation, il faudrait davantage d’oiseaux. On pensera peut-être à protéger les nids”.

Modélisation Lidar dans le projet

« Un inventaire de la qualité des habitats a été établi en 2010 par des experts nationaux reconnus, qui a validé 20 000 ha ». Une étude LIDAR (télédétection laser qui fonctionne sur le même principe que le radar ou le sonar) est prévue en 2025 qui examinera la densité des forêts, le couvert et les clairières, la population, etc. “On peut ainsi obtenir une modélisation fiable de l’habitat”.

Pas de conclusions hâtives

Le programme est lancé pour 5 ans dans le cadre d’une politique nationale pilotée par le ministère. « Une telle opération prend 15 ans. Pour l’instant, nous ne disposons pas d’une population suffisante pour tirer des conclusions. Le taux de survie s’améliorera chaque année. C’est un projet à suivre sur le long terme. A ce jour, nous évaluons, nous réajustons mais nous ne tirons pas de conclusions hâtives. Pour l’instant ce que l’on peut dire c’est que les oiseaux ont bien toléré la translocation, il y avait 100% de survie à 4 mois. Ils se sont bien adaptés.

Une opération au long cours
« En Allemagne, ils travaillent sur ce renforcement depuis 12 ans. Ils les relâchent chaque année et atteignent 150 individus. Si nous arrêtons d’introduire de nouveaux oiseaux, nous avons peu de chances d’atteindre les 500 oiseaux qui représentent une population viable. Nous continuons
expérimenter pour éviter l’extinction, pour repousser l’échéance et travailler sur les milieux, sur un équilibre forêt-jeu, sur la tranquillité et qui profite à toutes les espèces vivantes ! »
.

Nous avons commencé trop tard !

« Nous avons commencé les efforts trop tard, l’espèce du grand tétras était déjà en dessous de son seuil de viabilité ». 55 000 ha sont classés au titre de la directive Grouse avec une gestion sylvicole adaptée, des arbres biologiques. L’Office National des Forêts a un programme d’amélioration de 75ha par an.

Un projet risqué mais vertueux

« Nous y travaillons (500 000 £/an) mais c’est un long processus. Derrière les tétras, se cachent de belles forêts de mousses et de champignons qui profitent à tous et répondent aux enjeux de biodiversité et de conscience écologique. C’est un projet risqué, on le sait, ambitieux mais vertueux, qui s’appuie sur une dynamique de préservation de la forêt vosgienne et de son équilibre »concludes Fabien Diehl.

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