Le traitement HIFU est une procédure non invasive. L’urologue insère une sonde dans le rectum, par l’anus, pour envoyer des ultrasons de haute intensité directement sur la tumeur. L’échographie est focalisée à travers la paroi du rectum vers la zone à traiter. Ils chauffent et détruisent les cellules cancéreuses, tout en épargnant les tissus sains environnants.
L’étude HIFI, réalisée sous l’égide de l’Association Française d’Urologie, évalue de manière prospective l’efficacité du traitement par navigation chirurgicale robotisée HIFU Focal One® par rapport à la chirurgie conventionnelle, qui reste le traitement de référence des cancers localisés de la prostate. L’étude s’est déroulée entre 2015 et 2019.
Si la technologie HIFU existe depuis plusieurs années, l’étude HIFI apporte un élément déterminant pour son adoption en pratique clinique.
HIFI, une étude qui met en pratique les ultrasons de haute intensité
L’étude HIFI est la plus grande étude clinique prospective et comparative multicentrique menée à ce jour pour évaluer les traitements du cancer localisé de la prostate. Grâce à la société savante d’urologie notamment, l’Association française d’urologie, elle a inclus 3 328 patients dans 46 centres, répartis en deux groupes : 1 967 patients ont été traités par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) et 1 361 par prostatectomie totale.
L’objectif principal de l’étude, démontrer la non-infériorité de l’HIFU par rapport à la prostatectomie totale en termes de survie (sans traitement de rattrapage) à 30 mois, a été atteint. Autrement dit, 90 % des patients traités par HIFU ont évité un traitement définitif, et 86 % par prostatectomie.
Après ajustement sur différentes variables (âge, indice de masse corporelle, différents scores oncologiques, volume de la prostate, taux de PSA, etc.), le risque de traitement de sauvetage (lorsque le cancer continue de progresser après un premier traitement) est plus faible dans le bras HIFU que dans le groupe HIFU. au bras prostatectomie totale
Fonction urinaire et sexuelle mieux préservée
Les résultats de l’étude HIFI montrent des bénéfices significatifs du traitement HIFU sur la continence urinaire et la fonction érectile par rapport à la prostatectomie radicale. Dans le détail, le score ICS (International Continence Society), qui évalue l’absence totale de fuite urinaire, est meilleur avec HIFU (29 % contre 44 % pour la prostatectomie totale), quel que soit l’âge des patients.
Pour la fonction érectile, l’indice IIEF-5 (International Index of Erectile Function-5) montre une diminution moins marquée après un traitement HIFU par rapport à une diminution plus importante après une prostatectomie.
Le traitement protège en effet les structures anatomiques comme le sphincter urinaire, situé juste sous la prostate, et les nerfs érectiles, qui parcourent l’organe.
En termes de qualité de vie, les scores mesurés par le questionnaire QLCQ-30 sont comparables entre les deux groupes. A noter, ces bénéfices du HIFU s’observent malgré l’âge médian plus élevé des patients traités par cette méthode (74,7 ans contre 65,1 ans pour la prostatectomie totale).
Un nouveau traitement dans l’arsenal des urologues
Bien que cet essai présente certaines limites méthodologiques, notamment l’absence de randomisation (les patients n’ont pas été répartis au hasard entre le groupe prostatectomie totale et le groupe HIFU) et la différence d’âge entre les groupes (différence d’âge médian de près de 10 ans), il marque un tournant dans les pratiques médicales. Ce changement est validé par la commission d’oncologie de l’Association française d’urologie et les autorités sanitaires françaises.
« La technologie robotique HIFU, désormais sortie de sa phase expérimentale, change désormais le paradigme de la prise en charge à un stade précoce du cancer localisé de la prostate », a commenté le Professeur Pascal Rischmann, chercheur principal du HIFU, lors de la conférence de presse. Étude HIFI et auteur principal de sa publication. Les résultats de l’étude HIFI, portant sur des patients soigneusement sélectionnés, confirment non seulement l’efficacité oncologique (l’effet positif sur la tumeur, ndlr) de la technologie HIFU, mais aussi des résultats fonctionnels supérieurs à ceux de la chirurgie, même robotisée, avec le mêmes indications. »
Des études complémentaires, sur des périodes plus longues (au-delà de 30 mois), permettront de mieux évaluer l’impact du traitement en conditions réelles, sur la survie des patients ainsi que sur ses conséquences fonctionnelles.
Plus d’une soixantaine de centres en France peuvent proposer cette technique.
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Source: Destination Santé
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