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Des scientifiques danois mettent en garde contre un risque accru de développer une maladie oculaire rare – Libération

Deux nouvelles études qui seront publiées par des chercheurs de l’Université du Danemark du Sud montrent que le risque de développer cette maladie, qui peut conduire à la cécité, est doublé chez les patients diabétiques traités avec ce médicament. L’effet secondaire est rare, mais doit être envisagé s’il est confirmé.

De nouveaux éléments capables de renforcer la vigilance autour d’Ozempic. L’Université du Danemark du Sud met en garde contre de graves complications liées à l’antidiabétique de Novo Nordisk, célèbre pour ses effets amaigrissants : deux études (en cours de publication dans des revues scientifiques) associent ce traitement à un risque double de développer une pathologie oculaire rare. Il s’agit d’une lésion du nerf optique, provoquée par une mauvaise circulation sanguine : elle entraîne une perte de la vue ou une réduction du champ de vision, pouvant aller jusqu’à la cécité. C’est irréversible.

La première équipe a examiné les données de plus de 420 000 Danois atteints de diabète de type 2. Parmi eux, 106 000 ont été traités par Ozempic entre 2019 et 2023 : 67 ont développé cette maladie oculaire. En excluant des facteurs tels que l’âge ou d’autres maladies, les chercheurs ont conclu que le risque était doublé. De quoi confirmer leurs impressions du terrain : “Depuis l’arrivée d’Ozempic sur le marché en 2018, nous avions constaté que le nombre de cas avait augmenté à l’hôpital, trace Jakob Grauslund, professeur spécialisé dans les maladies oculaires et auteur d’une des études, citées sur le site de l’Université. Là où nous voyions auparavant 60 à 70 cas par an, nous en recevons désormais jusqu’à 150, et plus souvent des patients atteints de diabète de type 2. »

Les Wegovy peu inquiets

La deuxième étude est parvenue à des conclusions similaires, avec une méthode différente : elle s’est concentrée sur des patients danois et norvégiens ayant commencé un traitement par Ozempic et les a comparés à de nouveaux utilisateurs d’autres traitements. Ce doublement du risque s’applique à tous les types de patients, quelle que soit l’évolution du diabète, souligne l’Université dans sa communication.

Ozempic contient la même molécule que Wegovy (semaglutide), autre médicament phare du laboratoire danois, indiqué contre l’obésité. Il n’a pas été inclus dans ces études car sa commercialisation est récente. “On voit qu’il y a aussi des cas, mais le risque semble nettement moindre d’après les observations préliminaires”, souligne Anton Pottegård, professeur de pharmacoépidémiologie qui a participé à la deuxième étude.

Ce travail visait à vérifier les résultats antérieurs réalisés avec les données de 17 000 patients américains, publiés dans Jama Ophthalmology en juillet. Des recherches supplémentaires doivent être menées pour clarifier le lien entre le sémaglutide et ces observations, ainsi que pour établir les facteurs de risque.

«Très rare»

Mais attention aux excès précoces : le nombre de cas reste faible, et cet éventuel effet secondaire doit être mis en balance avec les bénéfices sur le contrôle de la glycémie, la réduction des risques cardiovasculaires et la perte de poids. “Il s’agit d’un effet secondaire grave mais très rare”, insiste Anton Pottegård : sur près de 50 000 patients sous Ozempic qu’il a étudiés, 32 ont développé la maladie. Non traité, le diabète peut également entraîner des problèmes oculaires et de nombreuses autres complications.

Ces résultats ont été communiqués aux autorités sanitaires internationales, chargées de les analyser et d’en tenir compte. En , l’Agence nationale de sécurité du médicament a annoncé cet été renforcer sa surveillance des abus et des effets indésirables de ces nouvelles molécules.

 
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