La Haute Autorité de Santé a donné son accord pour une remboursement d’une thérapie par ultrasons focalisés de haute intensité pour les personnes souffrant de tremblements essentiels, une maladie neurologique courante qui entraîne des tremblements incontrôlables. Le professeur Marc Vérin, neurologue et fondateur de l’unité de recherche Neuroplasticité clinique et expérimentale cérébrale de l’Université d’Orléans et vice-président du CHU d’Orléans, explique à Figaro Santé qu’environ 1 000 patients sont résistants ou ont des contre-indications aux traitements traditionnels actuellement disponible sur le marché.
Cette thérapie non invasive permet, sans ouverture du crâne et sans incision de la peau, de créer de petites lésions dites thérapeutiques à un endroit stratégique du cerveau. Une IRM permet également de guider le médecin et fournit des images de cet organe central.
Les ondes sonores à haute fréquence provoquent des vibrations dans les tissus qui génèrent la chaleur et provoquer une nécrose ou mort des tissus sans endommager les cellules voisines.
Le traitement s’effectue en deux étapes. « La cible échographique est initialement localisée en augmentant légèrement température intracérébrale afin de vérifier qu’on obtient effectivement l’effet thérapeutique recherché : une réduction transitoire des tremblements en l’absence d’effets indésirables”, précise le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué. Lorsque l’effet thérapeutique est satisfaisant, la température est augmentée jusqu’à environ 56°C. Les ultrasons provoquent alors une lésion thermique d’environ 2 à 6 mm et interrompent les circuits cérébraux anormaux à l’origine des tremblements.
Les derniers essais cliniques menés sur une quinzaine de patients ont permis d’observer une réduction des tremblements dans les bras et les mainsfaciliter les activités quotidiennes comme écrire ou verser un verre d’eau. Certains participants ont également pu pratiquer un exercice plus complexe comme jouer d’un instrument de musique.
Une maladie courante qui touche 1 personne sur 200
Le remboursement de cette technique apparaît donc comme une bonne nouvelle pour les personnes qui souffrent de cette pathologie invalidante. Selon le Brain Institute, après 40 ans, on estime que 4% de la population souffre de tremblements essentiels. « Cette maladie reste encore mal connue du grand public mais aussi de la communauté médicale en dehors des neurologues. Malheureusement, le diagnostic est trop souvent tardif.», précise, sur le site de l’association des personnes touchées par le tremblement essentiel, le docteur David Grabli, neurologue à la Pitié-Salpêtrière.
Le diagnostic est cliniquec’est-à-dire en fonction des symptômes. Elle est souvent guidée par la présence d’autres cas dans la famille et permet de se différencier d’autres pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson. « Mes mains tremblent dès que j’effectue des mouvements quotidiens. Ce n’est pas dû à mon âge, je ne suis pas alcooliqueJe ne suis pas hyperémotif, je ne suis pas drogué… Je souffre de tremblements essentiels», témoigne un patient sur le site de l’association.
Une nouvelle cible thérapeutique pour d’autres pathologies neurologiques
Cette technique prometteuse pourrait également montrer bénéfices dans d’autres pathologies cérébralesnotamment le La maladie de Parkinson. « Les ultrasons de faible puissance pourraient également, à plus long terme, être utilisés pour traiter des patients souffrant de dépression profonde résistant aux médicaments ou à traiter la dépendance ou troubles de la conscience», souligne le CNRS dans un communiqué.
Des chercheurs de l’Institut physique de médecine ont créé la start-up «Sonomind» développer un instrument compact dédié à la focalisation des ultrasons transcrâniens de faible puissance, destiné aux médecins pour trouver de nouvelles pistes thérapeutiques et améliorer la vie des patients souffrant de troubles neurologiques.
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