Plusieurs sources anonymes ont tenu à dénoncer une situation qu’elles jugent préoccupante à la pharmacie hospitalière de Val-d’Or. Une personne qui y travaille depuis une dizaine d’années aurait commis des vols de drogue sans apparemment en subir les conséquences.
Selon les dénonciations faites jusqu’à présent (d’autres pourraient s’ajouter), les actions nécessaires dans ce type de situation n’auraient pas été prises par les supérieurs de la personne fautive au moment où ils en ont eu connaissance.
«Cette personne a volé des médicaments dont des relaxants musculaires (cyclobenzaprine), des antibiotiques, des médicaments contre la goutte puis des benzodiazépines (diazépam), voire des sachets de médicaments portant le nom d’un patient (qui doit être confidentiel). Je ne sais pas si vous le savez mais voler des benzodiazépines, c’est grave. Il doit y avoir une enquête fédérale. C’est comme les stupéfiants», a dénoncé l’une des sources anonymes.
Le Règlement sur les benzodiazépines et autres substances ciblées, à l’article 35.2, prévoit que le distributeur autorisé qui prend connaissance d’un vol de substances ciblées doit fournir un rapport écrit à un membre d’un corps de police dans les vingt-quatre heures ainsi qu’un rapport écrit au Ministre dans les soixante-douze heures qui suivent.
“Tout le monde le fait”
Les proches de la personne soupçonnée de vol de drogue l’ont dénoncé il y a environ un an. Des photos ont été prises du meuble où elle rangeait les comprimés. On y voit des flacons indiquant les noms des patients de la pharmacie.
Le supérieur immédiat a été informé, qui a immédiatement fait rapport à Stéphane Gingras, président du Comité régional des services pharmaceutiques du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue et chef du département de pharmacie clinique. Une rencontre a ensuite eu lieu avec l’employé, le service des ressources humaines et la représentante syndicale.
Toutes les sources anonymes ont rapporté que l’employée a justifié ses actes en affirmant que tout le monde à la pharmacie l’avait fait.
Il lui a ensuite été demandé de restituer tous les médicaments volés, mais rien n’indique que des contrôles supplémentaires impliquant les autorités aient été effectués.
Toujours selon nos sources, aucune sanction n’a été prise en interne et son dossier reste intact. Même si elle ne travaille qu’occasionnellement à la pharmacie du centre hospitalier de Val-d’Or, la salariée bénéficierait tout de même d’un accès complet aux dossiers de la pharmacie, ainsi que de la possibilité de faire du télétravail. Elle aurait également postulé pour retourner travailler à - plein dans un poste plus élevé.
Réponse du CISSS de l’Abitbi-Témiscamingue
Lorsque nous avons interrogé les CISSS de la région sur la situation, ils ont d’abord répondu brièvement à nos questions.
« Pour des raisons de confidentialité, il n’est pas possible de commenter des cas précis. Nous confirmons toutefois que les processus prévus en matière de gestion des médicaments sont rigoureusement appliqués au sein de l’établissement », nous a-t-on indiqué par courriel.
Nous avons alors demandé des éclaircissements sur les processus prévus et la réponse est arrivée deux semaines plus tard.
« Dans le cas de vol de médicaments, la procédure qui est appliquée implique la collaboration de plusieurs services de l’organisation pour considérer tous les aspects de la situation, soit la gestion des ressources humaines, la gestion des médicaments, le suivi de la qualité. et la prise en compte de la santé publique et des obligations légales », a indiqué le CISSS.
On nous assure qu’une « analyse rigoureuse de la situation » est en cours dans le but d’atteindre les objectifs suivants :
• Superviser et établir le processus d’enquête en cas de perte ou de vol de stupéfiants ou de toute substance contrôlée ;
• Documenter les enquêtes et assurer le suivi tout en respectant les lois et normes en vigueur ;
• Fournir des conseils aux gestionnaires concernant la perte ou le vol de stupéfiants ou de toute substance contrôlée.
Malgré ces réponses, nos différentes sources ne peuvent expliquer l’absence de conséquences pour la personne concernée. La seule réponse donnée à ceux qui demandaient pourquoi l’affaire semblait avoir été dissimulée était que l’employée faisait bien son travail.
Récidives
Selon nos sources anonymes, l’employé avait déjà reçu des avertissements pour d’autres méfaits avant la découverte des médicaments volés l’année dernière.
«Je savais qu’elle avait volé des médicaments dans le passé. Par exemple, ses enfants avaient une bronchite ou quelque chose comme ça et elle a décidé de se procurer une pompe pour les soigner elle-même. À ce moment-là, on lui a dit qu’elle ne devait pas faire cela », a déclaré l’une des sources.
Cette Source ajoute qu’elle aurait également déjà falsifié des demandes de prise de sang sans passer par un professionnel de santé.
Une autre Source a déclaré que l’employé avait reçu d’autres avertissements pour avoir pris des antibiotiques à plusieurs reprises. « Elle se servait comme si elle était à la maison », raconte ce contact.
Plusieurs autres éléments ont été révélés dans les témoignages reçus mais pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons les intégrer dans l’article d’aujourd’hui.
Toutes les sources anonymes avec lesquelles nous avons discuté sont préoccupées par cette situation actuelle. Ils souhaitent que le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue agisse en conséquence et avec transparence envers la salariée qui, malgré plusieurs récidives et avertissements, n’aurait jamais reçu de réelles conséquences pour ses agissements reprochés.
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