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y a-t-il un risque d’infection entre humains ?

La grippe aviaire est-elle sur le point de se transmettre d’humain à humain ? Selon une étude publiée dans la revue Science Jeudi 5 décembre, la version actuelle du virus de la grippe H5N1 n’est plus qu’à une mutation de se propager plus facilement parmi les humains.

Des chercheurs américains affirment que plusieurs éléments suggèrent que la grippe aviaire pourrait déclencher une nouvelle pandémie, notamment le récent séquençage génétique d’un adolescent canadien malade de la grippe. Cela montrait que le virus avait commencé à évoluer pour trouver des moyens de se lier plus facilement aux cellules de l’organisme – ce qui serait inquiétant, selon les chercheurs, en l’absence d’immunité acquise chez l’homme. Près de la moitié des 904 cas humains de H5N1 enregistrés depuis 2003 ont été mortels, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Vaches laitières contaminées

Les experts expliquent également que le virus peut se propager plus rapidement et plus facilement en muté, en circulant chez différents animaux et espèces. Mais c’est le cas. « Nous avons été surpris par cette épidémie de grippe aviaire puisque, jusqu’à récemment, elle touchait principalement les oiseaux sauvages et d’élevage en Eurasie, et elle s’est désormais propagée au continent américain parmi les mammifères. »résume Serge Morand, spécialiste de l’écologie parasitaire.

Après s’être propagée très rapidement sur l’ensemble du continent nord-américain, puis en Amérique du Sud en 2022, atteignant même les confins de l’Antarctique, la grippe aviaire a connu une nouvelle évolution en contaminant plusieurs troupeaux de vaches laitières américaines en mars 2024. « L’organisation des élevages de bovins laitiers aux Etats-Unis a sans doute facilité cette contamination massive, explique Jean-Luc Guérin, professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse et directeur d’unité à INRAE. Dans ce contexte, c’est un génotype particulier qui infecte les bovins laitiers et qui est également à l’origine de contamination chez l’homme. La capacité du virus à infecter l’homme repose, entre autres, sur quelques mutations de clé : il faut imaginer un système de clé et de serrure : les mutations sont de petites modifications de la clé qui vont faciliter le passage de la serrure. et aussi l’entrée du virus dans la cellule cible. Dans ce cas, ces souches présentent des mutations qui leur permettent d’infecter plus facilement les mammifères et l’homme. »

Si le virus reste fondamentalement adapté à l’oiseau, « il est vrai que les observations aux Etats-Unis révèlent que la souche qui circule présente un potentiel accru de transmission à l’homme.continues Jean-Luc Guérin. Les cas humains en Californie sont particulièrement surveillés. Les recherches en cours visent à garantir qu’il n’y a pas de circulation à faible bruit chez l’homme. Aujourd’hui, sur la cinquantaine de cas humains de H5N1 signalés aux Etats-Unis, deux ou trois n’ont pas pu être liés à un lien avec l’animal, qui reste marginal, mais ce sont ces cas qui doivent être étudiés de manière intensive. comprendre leur origine et surtout veiller à ce qu’ils ne se multiplient pas »ajoute-t-il.

Succès vaccinal

Après un premier cas détecté chez un enfant, l’Organisation mondiale de la santé a appelé ces dernières semaines la communauté internationale à renforcer sa surveillance. En , le niveau de risque lié à la grippe aviaire a été relevé par ” modéré “ a ” élève “ le 9 novembre, niveau le plus élevé qui implique notamment le confinement des volailles. Le pays a été touché de 2015 à 2017 puis de manière quasi continue depuis fin 2020. Des dizaines de millions de volailles ont été euthanasiées ces dernières années, provoquant des pertes économiques se chiffrant en milliards d’euros.

C’est pour briser cette spirale qu’à l’automne 2023 la France a rendu obligatoire la vaccination dans les élevages de plus de 250 canards. C’est le seul pays d’Europe à vacciner les animaux d’élevage contre la grippe aviaire. « Le plan de vaccination des canards semble protéger nos élevages, ce qui est une bonne nouvelle. La situation reste aujourd’hui très contrastée à l’échelle internationale : il existe des facteurs d’inquiétude et des facteurs de réassurance. Cela montre qu’il est absolument et plus que jamais essentiel que les vétérinaires et les médecins travaillent ensemble. Cette maladie montre clairement que tout est lié. »summarizes Jean-Luc Guérin.

« Le nombre d’animaux domestiques destinés à la reproduction continue d’augmenter, regrette de son côté Serge Morand. Le poids des vaches sur la planète est supérieur à celui des êtres humains, et il y aura bientôt plus de poules que d’oiseaux sauvages. Nous devons travailler sur ce système de production, sinon nous continuerons à voir épidémie après épidémie. »

 
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