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Nouvel institut hospitalo-universitaire contre le sepsis dans les Hauts-de-Seine

« Avec l’Institut hospitalo-universitaire Prometheus, nous avons l’ambition de réduire de moitié le fardeau du sepsis [réponse inflammatoire généralisée consécutive à une infection, ndlr] sur la société, non seulement sur le plan sanitaire mais aussi sur le plan socio-économique », indique d’emblée le professeur Djillali Annane, directeur de ce nouvel organisme, inauguré en septembre dernier.

De cette pathologie, le grand public connaît principalement la septicémie ou la méningite, tandis que le sepsis peut prendre des formes très variées. « Il s’agit d’un dérégulation de la réponse de notre organisme à une infection, responsable d’une altération de nos fonctions vitales », explique le scientifique. Selon des estimations récentes, le sepsis serait responsable de plus de 50 millions de cas chaque année et de plus de 11 millions de décès. En , le nombre de décès est estimé à 29 000 par an, et l’incidence du sepsis à 400 patients pour 100 000 habitants.

« En France, le nombre de décès est estimé à 29 000 par an et l’incidence à 400 patients pour 100 000 habitants »

Les séquelles sont également importantes : dans les trois années qui suivent un épisode de sepsis, une personne sur trois décède, une personne sur deux présente des troubles cognitifs qui vont altérer significativement sa vie sociale et professionnelle, une personne sur cinq va tomber dans la dépendance. , physique ou mentale. Enfin, tous les âges sont concernés, des nouveau-nés aux personnes âgées.

Une priorité pour l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en a fait une priorité de santé publique en mai 2017, recommandant aux États membres la mise en place d’une surveillance épidémiologique, l’établissement de recommandations thérapeutiques – qui seront publiées en France début 2025 – et le renforcement des capacités d’innovation et de recherche dans ce domaine. « C’est dans ce contexte que, en tant que chercheurs et soignants, nous avons décidé de créer un institut hospitalo-universitaire », explique Djillali Annane.

L’IHU regroupe des équipes de l’Université Paris-Saclay, du CEA, de l’Inserm, de l’AP-HP et d’un certain nombre d’entreprises (Biomérieux, Biothelis, Pfizer…), soit 275 chercheurs en physique, chimie, mathématiques, sciences de l’ingénieur, biologie, et 94 médecins cliniciens.

Le siège administratif est situé à l’université Paris-Saclay (en Essonne), le site principal, à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine, tout comme l’activité préclinique au sein d’Idmit (Modèles de Maladies Infectieuses pour Thérapies Innovantes), à Fontenay-aux-Roses. D’ici 2032, il rejoindra le nouvel hôpital de Boulogne, né de la fusion avec celui de Garches.

Concrètement, cet institut va développer une médecine personnalisée du sepsis. « On sait que ce type de médecine a été un élément déterminant dans la lutte contre le cancer, la réduction de la mortalité et des séquelles », rappelle le spécialiste. Cette approche permet de passer d’une logique où l’on traite tout le monde de la même manière, à une logique où l’on relève les empreintes digitales. Nous allons essayer pour chacun d’identifier l’élément qui présente un dysfonctionnement et de le corriger. » La première étape consiste donc à établir l’empreinte digitale de chaque personne puis à développer des traitements (médicaments ou vaccins) correspondant à ces différentes cibles individuelles.

Le projet était budgétisé à 150 millions d’euros sur dix ans. L’IHU, qui développera également des formations à destination des professionnels de santé et du grand public, bénéficie d’un financement de 40 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030. « 50 millions seront fournis par le consortium avec la mise à disposition de personnel et de locaux pour la mise en œuvre. Nous répondrons également à différents appels à projets », explique Djillali Annane.

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