L’ESSENTIEL
- Les femmes présentant un risque génétique accru de dépression sont plus susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire, même sans diagnostic de dépression et indépendamment des facteurs de risque classiques tels que le surpoids ou l’hypertension.
- Les chercheurs soulignent que les femmes sont souvent sous-représentées dans les études cardiovasculaires, ce qui conduit à un sous-diagnostic.
- Ils recommandent des examens cardiaques réguliers aux femmes, en particulier à celles ayant des antécédents de dépression, afin d’améliorer leurs soins et leur prévention.
Les femmes présentant un risque génétique élevé de dépression peuvent également être plus susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire. C’est la conclusion d’une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université du Queensland, en Australie, et publiée dans la revue Circulation : génomique et médecine de précision. Ce lien fascinant, même en l’absence de diagnostic de dépression, met en évidence une disparité frappante entre les sexes en matière de santé cardiaque.
Santé cardiovasculaire négligée chez les femmes
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont utilisé des prédicteurs génétiques développés à partir de bases de données internationales, notamment celles de 23andMe et UK BioBank. En analysant les profils génétiques et les dossiers médicaux de plus de 300 000 personnes, les scientifiques ont mis en évidence une corrélation entre le risque génétique de dépression et celui de maladies cardiovasculaires chez la femme. Une association qui persiste indépendamment des facteurs de risque traditionnels comme le surpoids, le tabagisme ou l’hypertension. En revanche, aucun lien similaire n’a été observé chez les hommes.
« Notre étude met en lumière un problème majeur : les femmes sont souvent sous-représentées dans la recherche et les essais cliniques sur les maladies cardiaques »expliquent les chercheurs dans un communiqué. Bien que ces maladies soient la première cause de mortalité féminine dans le monde, le diagnostic et le traitement des femmes restent insuffisants, ce qui conduit à un traitement tardif.
A noter que si les risques cardiovasculaires augmentent chez les femmes après la ménopause, cette étude montre une vulnérabilité persistante quel que soit le stade hormonal. D’où l’urgence d’adopter une approche genrée et personnalisée dans la prévention des maladies cardiovasculaires, selon les auteurs. “Les femmes ayant des antécédents de dépression, même génétiques, devraient bénéficier de contrôles cardiaques réguliers, quel que soit leur âge.”
Mauvaise santé mentale et crises cardiaques
Ce n’est pas la première étude à mettre en évidence une association entre les symptômes dépressifs et les problèmes cardiaques. Des recherches menées en 2020 ont montré que les personnes déprimées présentaient un risque accru de 14 % de maladies cardiovasculaires – en particulier les hommes cette fois-ci. Une autre étude plus récente a révélé que les jeunes adultes qui déclarent être déprimés ou en mauvaise santé mentale présentent des taux plus élevés de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de facteurs de risque de maladie cardiaque que ceux qui ne le font pas, sans différence significative. entre hommes et femmes.
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