L’ESSENTIEL
- L’absentéisme au travail reste plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
- Les femmes doivent plus souvent concilier vie professionnelle et responsabilités familiales ou familiales.
- Pour la vice-présidente de l’ANDRH, les problèmes de santé au travail des femmes et leurs solutions diffèrent selon les métiers et les organisations d’entreprises.
C’est un peu le reflet des disparités entre les femmes et les hommes en matière de santé et de qualité de vie au travail : si l’absentéisme diminue dans les entreprises, il reste plus élevé chez les femmes. 6% d’entre elles sont concernées contre seulement 4% des hommes.
Concilier vie professionnelle et responsabilités familiales
Plusieurs explications à cela. Souvent, malgré les évolutions sociétales, est en cause le phénomène du « double jour » qui augmente la charge mentale des femmes qui travaillent et doivent concilier leur vie professionnelle avec leurs responsabilités familiales. “Les choses changent avec les nouveaux pères et l’instauration du congé paternité à la naissance d’un enfant, souligne Laurence Breton-Kueny, DRH du groupe AFNOR et vice-présidente de l’ANDRH, association qui regroupe les DRH de près de 6 000 entreprises en France, mais il ne faut pas négliger le cas des familles monoparentales dont les responsabilités familiales incombent le plus souvent aux femmes et aussi qu’elles sont aussi plus souvent que les hommes concernées par les responsabilités familiales (63% des soignantes sont salariées, NDLR), Il est donc important qu’ils puissent bénéficier d’un soutien matériel et psychologique.
Burn-out : une plus grande dégradation chez les femmes
Un constat qui est confirmé par de nombreuses statistiques qui montrent qu’en matière de santé mentale, “Etre une femme est un risque”comme le rappelle Laurence Breton-Kueny, faisant référence aux études menées sur ce sujet au Canada. En France, selon un baromètre de santé au travail établi en 2023 par Malakoff Humanis, la santé psychologique des femmes se dégrade, avec 44% d’entre elles faisant état d’une dégradation dans ce domaine par rapport à l’année précédente alors que ce chiffre n’est que de 32% chez les hommes. . « Sur cette problématique du burn-out que je préfère appeler troubles dépressifs ou d’épuisement, il est important que les entreprises travaillent aussi sur la prévention primaire, la vie personnelle ne s’arrête pas à la porte de l’entreprise »insiste le vice-président de l’ANDRH qui évoque également à ce propos un changement nécessaire des pratiques pour faciliter le retour au travail après une absence liée à un problème de santé mentale : « Les entreprises ne doivent pas s’abstenir de rester en contact avec les salariés en arrêt maladie ; on voit que lorsque ces contacts n’existent pas, les feuilles sont plus longues.
Quand menstruations et endométriose affectent le quotidien professionnel
Mais d’autres causes de santé spécifiques aux femmes et ayant un impact sur leur qualité de vie au travail sont également à mettre en avant. Si les initiatives parlementaires visent à les rendre mieux prises en compte, les menstruations ou l’endométriose impactent souvent leur quotidien professionnel en générant également de l’absentéisme. « Nous sommes tous différents face à ces problèmes de santé, il est difficile de faire des lois générales, toutes les femmes par exemple n’ont pas besoin de bénéficier d’un congé menstruel, ce sont des sujets qui peuvent trouver des réponses au cas par cas. dans les entreprises en attribuant des jours de congé supplémentaires aux femmes qui en ont réellement besoin ou en leur accordant davantage de possibilités de télétravail.» estime Laurence Breton-Kueny.
TMS : prévalence plus élevée chez les femmes
Des solutions « sur mesure » que la vice-présidente de l’ANDRH souhaiterait également voir mises en place pour les femmes exerçant des métiers jugés difficiles. Dans les métiers de la santé et du social (67% des salariés de ce secteur sont des femmes), les problèmes de santé physique sont plus nombreux (47% contre 37% tous secteurs confondus). Et pour les métiers nécessitant une forte implication physique avec un impact sur la santé, une étude de Santé publique France montre que la prévalence des troubles musculo-squelettiques (TMS) est de 58 % chez les femmes contre 51 % chez les hommes. “A ce sujet, il est important de voir au cas par cas et selon les particularités de chaque secteur professionnel combien de temps certaines fonctions peuvent être exercées et quelles sont les possibilités de reconversion”estime Laurence Breton-Kueny.
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