Une conférence de presse s’est tenue ce matin avec plusieurs acteurs de la santé, suite aux chiffres de Santé Publique France publiés hier concernant la présence du VIH et des infections sexuellement transmissibles à Mayotte. Mayotte est le deuxième département le plus touché par le virus du Sida après la Guyane.
Santé Publique France a publié hier les chiffres du VIH et des infections sexuellement transmissibles à Mayotte. Un bilan inquiétant pour le territoire qui est le deuxième département français le plus touché. Un fléau latent que les professionnels de santé tentent de contenir pour éviter une explosion des cas.
Chez PMI (Protection de la Mère et de l’Enfant) Depuis Kaweni, les parents, les enfants et surtout les futures jeunes mamans sont suivis parfois quotidiennement. Ici, nous accueillons des dizaines de femmes enceintes, jeunes et moins jeunes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le sida ne semble pas être leur première préoccupation.
Or, il faut savoir qu’à Mayotte, une femme sur trois découvre, au cours de sa grossesse, qu’elle est séropositive. Et malgré tout, ces projections tardives n’inquiètent pas ces femmes, comme cette dame âgée qui préfère garder l’anonymat : « C’est vrai, je n’ai jamais vraiment fait de tests mais je ne suis pas inquiet“Même son de cloche pour cette jeune maman, qui attend à son tour d’être testée”,Je ne suis pas inquiet, j’ai pris des médicaments et c’est tout« .
Un manque de sensibilisation qui remet en question la 2ème Département français le plus touché par le virus…
Au sein de cette PMI, les femmes porteuses du VIH sont suivies et guidées par plusieurs sages-femmes, notamment Coraline Reymann : «A leur arrivée, par exemple pour une grossesse, nous leur demandons s’ils acceptent de se faire dépister pour les infections sexuellement transmissibles puis nous les envoyons au laboratoire et ils font une prise de sang. Il est possible que le virus VIH ou d’autres maladies se transmettent de la mère à l’enfant, donc plus on le détecte tôt, plus on pourra mettre en place des antiviraux, et donc des traitements pour éviter la transmission de la mère à l’enfant. .“
Ce sujet majeur de santé publique ne laisse évidemment pas indifférents les acteurs de la santé. Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour faciliter le dépistage, comme l’explique le docteur Maxime Ransay-Colle : «En réalité, aujourd’hui on dépiste plus et on dépiste mieux, on cible mieux les personnes les plus à risque, donc évidemment on détecte mieux les personnes touchées. Donc dans un premier temps, sans être une bonne nouvelle, ça nous permet d’avoir une bonne vision de ce qui se passe sur le territoire, c’est un premier pas et en même temps on prend mieux soin de ces gens et on évite la propagation”.
Et pour éviter cette propagation, des professionnels de santé se déplacent auprès des habitants pour distribuer des préservatifs ainsi que des tests gratuits offerts aux moins de 26 ans ou encore des tests TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) raconte Pierre Sauves, le directeur de la PMI : «Nous avons formé ces agents à réaliser des TROD, ce qui permet d’aller un peu plus loin dans la prévention en faisant cette détection non seulement pour le VIH mais aussi pour l’hépatite.»
Du 2 au 8 décembre, des camions de dépistage doivent sillonner le territoire de Mayotte à la rencontre de la population, une autre manière de se rapprocher de toutes ces personnes porteuses du VIH mais qui l’ignorent encore.
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