« Les affections chroniques sont responsables de 86 % des décès », a rappelé Xavier Brenez, PDG des Mutualités Libres, lors d’un colloque consacré à la prévention. « 50 % de ces décès et 37 % des incapacités de travail sont directement liés à des facteurs de risque comportementaux comme la pollution, la consommation de tabac, d’alcool et la malbouffe. » L’OMS décortique la politique de prévention en Belgique et avance quelques recommandations.
Outre l’impact considérable des maladies chroniques sur la santé de nos concitoyens, elles ont également un impact important sur le budget de la santé. Xavier Brenez souligne que les adhérents des Mutualités Libres (MLOZ) ayant les dépenses de santé les plus élevées – soit 1% des adhérents – souffrent d’au moins une ou deux maladies chroniques. «Au total, 30,3% des dépenses totales de l’assurance obligatoire sont consacrées à ce groupe. »
Le patron du MLOZ recommande d’investir dans la prévention car elle réduit les coûts des soins de santé à long terme, améliore la qualité de vie et permet aux individus de jouer un rôle actif dans leur propre bien-être. Ces stratégies de prévention doivent évidemment être sérieusement évaluées.
La Belgique peut faire mieux
Julianne Williams a présenté, lors de la conférence organisée le 26 novembre, un rapport de l’OMS sur la prévention des maladies non transmissibles et sur les déterminants de la santé en Belgique. « Se concentrer sur la prévention des maladies non transmissibles est rentable, améliore la qualité de vie, augmente l’espérance de vie et réduit les inégalités en matière de santé », explique l’expert de l’OMS. Et de souligner qu’il existe de très fortes variations selon les régions. Une étude réalisée dans notre pays entre 2010 et 2017 montre clairement que le nombre de décès prématurés (pour 100 000 habitants) est plus élevé en Wallonie (notamment dans le Hainaut) qu’à Bruxelles et en Flandre.
« En Belgique, 20.445 personnes meurent chaque année à cause du tabac. Le coût économique du tabac représente 8,56 milliards d’euros par an », souligne Julianne Williams. « Chez les 15-39 ans, l’alcool est à l’origine de 12 % des accidents de la route, 19 % des suicides, 10 % des cancers du sein et 60 % des cirrhoses. La moitié des Belges sont en surpoids et 16% sont obèses. La prévalence de ces pathologies est plus élevée chez les personnes aux revenus les plus faibles. Les coûts directs du surpoids sont estimés à 3,6 milliards d’euros par an. En ajoutant les coûts indirects, ils s’élèvent à 7,5 milliards d’euros. De plus, 30 % de la population souffre d’hypertension. 60 % des accidents vasculaires cérébraux et 57 % des cardiopathies ischémiques sont attribués à l’hypertension artérielle. On constate également une consommation de sel – facteur de risque d’hypertension – plus élevée en Belgique que dans les autres pays européens. »
Pratiques commerciales
Outre les efforts qui peuvent être faits au niveau individuel pour réduire ces risques, par exemple par l’exercice physique ou l’alimentation, l’OMS considère que des mesures doivent être prises par rapport aux pratiques commerciales des industries (tabac, alcool, alimentation, huile). , etc.). L’organisation a également réalisé un rapport sur ce sujet couvrant 35 cas concrets en Europe.
L’OMS invite également les autorités fédérales et régionales à mener des politiques intégrées et concertées en utilisant comme leviers la réglementation et la fiscalité (alcool, cigarettes). Sans oublier de prendre en compte les enjeux de santé dans toutes les politiques. Julianne Williams souligne par exemple que « les politiques visant à promouvoir l’activité physique vont de pair avec l’accès aux espaces verts et la conception de villes saines ».
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