L’ESSENTIEL
- Une étude nord-américaine, réalisée sur près de 5 millions de naissances canadiennes entre 1983 et 1996, révèle que naître prématurément augmente le risque de mortalité jusqu’à l’âge adulte.
- Ce risque, particulièrement élevé durant les premières années de la vie, persiste jusqu’à 36 ans. Plus la naissance est précoce, plus le danger est grand.
- Les causes de mortalité comprennent les troubles respiratoires, circulatoires et digestifs, ainsi que les maladies infectieuses, endocriniennes et du système nerveux.
Chaque année, environ 10 % des naissances dans le monde sont prématurées : elles surviennent avant 37 semaines de gestation. Même si les progrès de la médecine ont considérablement amélioré les chances de survie des bébés prématurés, une étude récente révèle que les conséquences peuvent s’étendre bien au-delà de la petite enfance. Des scientifiques de la faculté de médecine de l’université de Wake Forest (États-Unis) et du SickKids Hospital de Toronto (Canada) ont mis en évidence un risque accru de mortalité à l’âge adulte pour les personnes nées prématurément.
Risque accru de mortalité jusqu’à 36 ans
L’étude, une première à cette échelle en Amérique du Nord, a suivi un échantillon de près de 5 millions de naissances enregistrées au Canada entre 1983 et 1996. Parmi ces naissances, 6,9 % étaient prématurées. Les chercheurs ont étudié l’évolution des individus sur une période allant de 23 à 36 ans, en catégorisant les naissances prématurées selon l’âge gestationnel : extrêmement prématurées (24-27 semaines), très prématurées (28-31 semaines), moyennement prématurées (32-33 semaines). ) et tardivement prématurée (34-36 semaines).
Les résultats, publiés dans Réseau JAMA ouvertsont clairs : le risque de mortalité est plus élevé pour les personnes nées prématurément, toutes catégories confondues, que pour celles nées à terme (37-41 semaines). Ce risque est particulièrement critique au cours de la première année de la vie et de la petite enfance (1 à 5 ans), mais persiste jusqu’à la quatrième décennie, à 36 ans.
Les causes de mortalité identifiées par les chercheurs comprennent les troubles respiratoires, circulatoires et digestifs, ainsi que les maladies infectieuses, endocriniennes et du système nerveux. Les chercheurs ont également noté un lien avec certains cancers et malformations congénitales. A noter que plus la naissance est précoce, plus le risque est élevé, les enfants nés avant 28 semaines étant les plus vulnérables. “La naissance prématurée doit être reconnue comme un facteur de risque important de mortalité, non seulement pendant l’enfance mais aussi à l’âge adulte”résument les scientifiques dans un communiqué.
Quel suivi médical pour les personnes nées prématurément ?
Cette recherche met en valeur l’importance d’une surveillance médicale continue pour les personnes nées prématurément, afin d’atténuer les risques à long terme. Des recherches supplémentaires sont également nécessaires, affirment les chercheurs, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les taux de naissances prématurées sont les plus élevés. En comprenant mieux les causes et les mécanismes de ces risques, les professionnels de la santé pourront développer des stratégies de prévention et améliorer la qualité de vie des individus nés prématurément, concluent-ils.
Related News :