L’ESSENTIEL
- Deux régions françaises sont classées en épidémie de bronchiolite et sept autres en pré-épidémie.
- Une augmentation de tous les indicateurs syndromiques liés à la bronchiolite a été observée entre le 11 et le 17 novembre.
- Les pédiatres mettent en garde contre l’absence de remboursement intégral du traitement Beyfortus.
La bronchiolite resserre un peu plus son emprise sur la France. Les Hauts-de-France, classés la semaine dernière en phase pré-épidémique, sont aujourd’hui en phase épidémique, selon le dernier bilan hebdomadaire de Santé publique France. Et ce n’est pas la seule région à enregistrer une augmentation des cas d’infection virale, potentiellement dangereuse pour les bébés.
Bronchiolite : tous les indicateurs épidémiques en hausse
Une augmentation de tous les indicateurs syndromiques liés à la bronchiolite a été observée au cours de la 46e semaine de l’année 2024 (du 11 au 17 novembre). Donc,“two French regions were in epidemic: Île-de-France (since S43) and Hauts-de-France (since this week), and seven were in pre-epidemic (Auvergne-Rhône-Alpes, Brittany, Centre-Val de Loire , Grand Est, Normandy, New Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur)”précise Santé Publique France. Par ailleurs, le virus RSV circule toujours fortement dans les trois départements d’outre-mer que sont la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane.
Sur les 6 872 actes médicaux réalisés par SOS Médecins auprès des enfants de moins de 2 ans entre le 11 et le 17 novembre 2024, 6,5 % étaient liés à une bronchiolite. L’infection virale représentait également 11,1 % des visites aux urgences et 23,3 % des hospitalisations dans ce groupe d’âge. A titre de comparaison, les taux étaient respectivement de 8,7% et 16,7% une semaine plus tôt. Par ailleurs, sur les 2.411 petits patients soignés aux urgences pour cette maladie, 31,1% ont été hospitalisés. 694 d’entre eux avaient moins d’un an.
« Au cours de la semaine 46, 19 hospitalisations en réanimation après passage aux urgences pour bronchiolite chez des enfants de moins de 2 ans ont été enregistrées, soit 28,4 % de l’ensemble des hospitalisations en réanimation dans cette tranche d’âge. (vs 21,3% en S45), le nombre d’hospitalisations en réanimation après passage aux urgences était de 19, soit 35,8% des hospitalisations en réanimation (vs 20,5% en S45).
Bronchiolite : les pédiatres dénoncent un remboursement insuffisant du Beyfortus
“Les premiers cas de bronchiolites graves ont été admis en réanimation et dans les services de réanimation, et cette année, le nirsevimab (molécule de Beyfortus, NDLR) n’est plus remboursé à 100 % pour toutes les familles”, alertent plusieurs organismes pédiatriques, dont la Société française de pédiatrie (SFP) et l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) dans un communiqué commun.
En effet, ce traitement, utilisé pour prévenir la bronchiolite, n’est remboursé qu’à 30 % par la Sécurité sociale. “Or, de nombreuses familles (sont) incapables de payer le ticket modérateur qui reste à leur charge (environ 300 euros)”soulignent les médecins, rappelant par la même occasion que “plusieurs mutuelles ne remboursent pas ou remboursent partiellement” le médicament.
La limitation de la prise en charge des soins a été décidée par la HAS qui considère que la prestation médicale assurée par Beyfortus est “mineure”. Ce que réfutent les pédiatres dans leur communiqué. « Les résultats obtenus la saison dernière démontrent une efficacité remarquable. Le nirsevimab a démontré une réduction significative des formes sévères de bronchiolite, sans effets indésirables notables, et son acceptation par les familles a été objectivement confirmée.
L’Institut Pasteur estime pour sa part qu’environ 5 800 hospitalisations ont été évitées l’an dernier grâce à ce traitement. « Cette décision de limiter le remboursement apparaît incompréhensible et inadmissible pour les sociétés savantes de pédiatrie »concluent les professionnels de santé.
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