Lors de cette trentième campagne d’Octobre Rose, le Réseau Eenvironnement Savant (RES) organisé une conférence dans ce 22 octobre 2024 à Paris titré « Cancer de l’être 2050« . Un événement unique permettant de faire le point sur l’implication facteurs environnementaux dans l’événement tu cancer tu sein.
Une augmentation de l’incidence du cancer du sein
Selon le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), la population féminine française est la plus touchée au monde par le cancer du sein. C’est la première cause de décès par cancer chez les femmes.
Entre 2022 et 2050 (en France), les experts prédisent un augmentation de‘environ 13% du nombre de diagnostics prouvés cancer du seinc’est-à-dire un passage de 65 700 à 75 400 cas par an, ainsi qu’un augmentation de près de 27% du nombre de décès annuels causée par le cancer du sein, c’est-à-dire un passage de 14 700 à 20 100 cas par an.« Cancer du sein touche des femmes de plus en plus jeunes, sans antécédents familiaux ni facteurs de risque traditionnels ne le faites pas le tabac, alcool, surpoids et sédentarité); ce sont eux qui sont les plus touchés par la prévision à la hausse pour 2050» précise André Cicolella, président du RES lors de la conférence « Cancer du sein 2050 » soutenue par la Mairie de Paris.
Selon des preuves scientifiques, la prédisposition génétique au cancer du sein est un facteur de risque avec une incidence faible à modérée et des facteurs de risque connus tels que les antécédents familiaux, l’âge, le sexe, l’origine ethnique et les hormones.) n’expliquerait pas seulement environ trois cas sur dix. Les 70% de cas restants pourraient et donc très probablement avoir une origine liée à l’environnement.
Dans sa présentation, le Professeur Patrick Fénichel du CHU de Nice précise qu’en 9 cas sur 10les femmes touchées par le cancer du sein n’ont pas aucune mutation génétique préexistantemais modifications épigénétiques impactant l’expression de certains gènes. Il s’agit de changements spécifiques du génome induits en partie par des facteurs environnementaux.
Savoir! Les modifications épigénétiques sont matérialisées par des marques biochimiques présentes sur l’ADN et la mieux caractérisée est la méthylation de l’ADN. Réversibles, ils n’entraînent pas de modification de la séquence d’ADN mais induisent des changements dans l’expression des gènes. Ils sont induits par l’environnement au sens large.
Perturbateurs endocriniens : premiers ministres du nombre de cas de cancer du être ?
En 2017, un inventaire scientifique la revue de toutes les études épidémiologiques publiées entre 2009 et 2017 a été réalisée par trois chercheurs américains mis en évidence. Un lien entre l’exposition des femmes aux substances environnementales (air, eau et sol) et l’augmentation du taux de cancer du sein est ainsi clairement établi.
Savoir! Une étude épidémiologique est l’étude des relations entre une maladie et différents facteurs (mode de vie, caractéristiques individuelles, exposition à un produit toxique, etc.) pouvant avoir une influence sur la fréquence ou l’évolution de cette maladie.
LE exposition prolongée aux substances en questiondu développement embryonnaire jusqu’au début de l’âge adulte, remodeler le programme des processus génétiques, épigénétiques et physiologiques dans le système glandulaire mammaire en développement, ce qui entraîne un risque accru développer un cancer du sein.
Pour les chercheurs : « L’augmentation des preuves issues des études épidémiologiques, ainsi qu’une meilleure compréhension des mécanismes liant les substances toxiques au développement du cancer du sein, renforcent la conclusion selon laquelle l’exposition à ces substances – dont beaucoup se trouvent dans les produits et sous-produits courants du quotidien – peut entraîner un risque accru de développer un cancer du sein.».
920 substances toxiques ont été identifiées à ce jour. Ils couvrent notamment les perturbateurs endocriniens, produits de consommation, polluants industrielsle pollution de l’air ou même pesticides.
Savoir! Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui agissent sur la fonction endocrinienne. Ils perturbent directement ou indirectement le développement des seins et peuvent entraîner des conséquences néfastes à long terme. Il s’agit notamment de composés tels que les biphényles polychlorés, le bisphénol A, les dioxines, certains pesticides, les composés perfluorés et polybromés et les phytoestrogènes.
Le professeur Ana Soto, qui a travaillé sur le lien entre l’exposition à bisphénol A et l’apparition du cancer du sein à l’Université Tufts de Boston, a pris la parole lors de la conférence du 22 octobre dernier :
« Il est grand temps de réaliser que nous avons suffisamment de preuves réguler l’exposition aux perturbateurs endocriniens afin de stopper l’épidémie de cancer du sein.»
Pour rappel, Santé Publique France classe les perturbateurs endocriniens dans la catégorie «niveau de preuve suffisant» pour le lien avec le cancer du sein.
en question dans la survenue d’un cancer es-tu ?
En matière d’alimentation, le troisième rapport du World Cancer Research Fund datant de 2018 montre un lien entre l’alimentation et la survenue d’un cancer du sein après la ménopause.
La cohorte NutriNet-Santé a permis de mettre en lumière corrélations entre un risque accru de cancer du sein et la présence d’édulcorants et d’émulsifiants. Cependant, des études supplémentaires sont encore nécessaires pour démontrer un lien de causalité. Le projet “Additifs» développé par le réseau NACRE (Nutrition, Activité Physique, Recherche contre le Cancer) travaille sur ces questions.
A l’inverse, les facteurs réduisant le risque de surpoids tels que une alimentation riche en fibres semblent également réduire indirectement le risque de cancer du sein, .
Autres substances nocives présentes dans les aliments : pesticides. Dans une étude réalisée en 2021 dans le cadre du programme Nutrinet, des chercheurs français se sont intéressés au rôle de l’exposition alimentaire aux pesticides dans la survenue du cancer du sein après la ménopause. Leurs conclusions après suivi plus de 13 000 femmes sur 4 ans ? Les femmes faiblement exposées à plusieurs pesticides synthétiques ont un risque plus faible de développer un cancer du sein. D’autre part, ce risque est accru dans le groupe de femmes exposées de manière significative à quatre substances actives pesticides, à savoir le chlorpyrifos, l’imazalil, le malathion et le thiabendazole..
Selon le Circ, en France, 40 % des nouveaux cas de cancer chez l’adulte, liés au mode de vie et à l’environnement, seraient évitables. Prochaine étape pour la communauté scientifique et les RES ? Continuer à informer le public et les autorités pour intégrer ces données de santé publique dans politiques préventives.
Sources
– Octobre rose 2050 : agir sur les causes environnementales du cancer du sein. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 6 novembre 2024.
– Facteurs de risque environnementaux impliqués dans le cancer du sein. presse.inserm.fr. Consulté le 6 novembre 2024.
– Retour sur la conférence « Breast Cancer 2050 » du 22 octobre 2024 à la Climate Academy. www.reseau-environnement-sante.fr. Consulté le 6 novembre 2024.
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